Cela fait plusieurs semaines que la gronde se fait entendre dans les rues avec les gilets jaunes. Les lycéens se sont également mis à manifester pour d'autres raisons que la hausse du prix du carburant. Mais ce jeudi 6 décembre 2018, la police est intervenue pour arrêter 153 lycéens à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Cela s'est passé près des blocages des lycées Saint-Exupéry et Jean-Rostand, non loin de la cité du Val-Fourré.
Des actions qui ont été filmées puis diffusées sur les réseaux sociaux et qui ont été vivement décriées sur Twitter. On peut y voir les adolescents agenouillés, les mains derrière la tête. Certains sont même menottés, d'autres ont le visage contre un mur. L'AFP a confirmé l'authenticité des images.
De nombreux français se sont indignés dans de nombreux tweets, des hommes et des femmes politiques faisant de même comme Benoît Hamon qui trouve cela "glaçant" et "inadmissible" ou encore Cécile Duflot, qui a jugé cette scène comme étant "intolérable".
Au total, il y aurait "190 gardés à vue dans tout le département des Yvelines, dont 153 à Mantes-la-Jolie" a relayé Le Monde, qui ont entre 12 et 20 ans. Le ministère de l'Intérieur a rappelé à Libération que ces jeunes ont été "interpellés et placés en garde à vue pour participation à un groupement en vue de la préparation à des violences volontaires ou des destructions ou dégradations".
Depuis mardi 4 décembre, les tensions se sont accentuées entre les lycéens et les policiers. Les premiers auraient mis le feu à des poubelles et lancé des projectiles sur les forces de l'ordre. Ces derniers ont répondu avec des grenades lacrymogènes.
Au micro de France Inter ce vendredi 7 décembre 2018, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a reconnu : "L'image est forcément choquante", "quand j'ai vu ces images moi-même, j'ai évidemment été choqué". Mais il a aussi tenu à indiquer qu"il fallait "remettre les images dans leur contexte". "Ce n'était pas une rafle ce qui s'est passé hier, on emploie des mots qui sont totalement inadaptés" a-t-il précisé.
Le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, a aussi déclaré au Monde que "ces images sont impressionnantes", avant d'ajouter que cependant "aucun jeune n'a été blessé, ni maltraité, nous n'avons enregistré aucune plainte". Le commissaire de la ville a de son côté expliqué à l'AFP que le but de ces arrestations était surtout "interrompre un processus incontrôlé".
Le journal a rapporté que le procureur de la République a prévenu que la majorité des adolescents (des mineurs) a été relâché. Une vingtaine d'entre eux en revanche devraient être "déférés devant la justice ce vendredi".