En 2015, True Detective nous avait laissé un goût amer. Après une saison 1 encensée par la critique et le public, la saison 2 n'avait pas réussi à convaincre les téléspectateurs. Malgré cet échec, la chaîne a tenu bon et, quatre ans plus tard, dévoile huit nouveaux épisodes. Nouveaux personnages, nouvelle enquête, faut-il replonger dans l'univers si particulier créé par Nic Pizzolatto ?
Créée par : Nic Pizzolatto
Avec : Mahershala Ali, Stephen Dorff, Carmen Ejogo, Scott McNairy, Mamie Gummer et Brandon Flynn.
Format : 1h
Diffusion FR : tous les lundis en US+24 sur OCS City à 21h ou sur OCS Go.
Un soir de 1980, les détectives Wayne Hays et Roland West patrouillent quand ils reçoivent un appel : deux enfants, Will et Julie Purcell, ont mystérieusement disparu alors qu'ils étaient partis jouer chez un ami. L'enquête débute. 10 ans plus tard, en 1990, l'enquête est réouverte après la découverte d'une preuve surprenante. En 2015, Wayne Hays participe à un documentaire autour de l'affaire qui a bouleversé sa carrière et sa vie.
Pour cette nouvelle saison de 8 épisodes (comme les deux précédentes), Nic Pizzolatto n'a pas changé sa formule gagnante. Dès l'épisode 1, on se retrouve plongé dans un univers nouveau mais à la fois familier. Une petite ville (dans les Ozarks cette fois), deux flics, une enquête, les éléments de base qui ont fait le succès de la saison 1 sont toujours bien présents. Toujours visuellement impressionnante avec ses plans magnifiques (sans parler de son générique), True Detective continue de prendre son temps. Des "lenteurs" qui énerveront certains mais qui sont nécessaires. Au fil des épisodes, la série distille les informations au compte-goutte et le téléspectateur tente de recoller les morceaux.
D'autant plus que pour cette saison 3, ce n'est pas sur deux mais sur trois époques que se déroule l'action. Trois temporalités qui permettent de jouer encore plus avec les personnages, le récit et le téléspectateur. Qui dit différentes temporalités dit aussi (forcément) maquillage. Et contrairement à La vérité sur l'affaire Harry Quebert, True Detective en met plein les yeux avec ses transformations. C'est bluffant de réalisme et on croirait presque avoir devant les yeux d'autres acteurs !
Les acteurs, parlons-en justement. Nic Pizzolatto et HBO ont fait le choix idéal en recrutant Mahershala Ali. Il faut dire que l'acteur américain fait plus que jamais parler de lui. Déjà oscarisé en 2017 pour Moonlight, il pourrait bien remporter prochainement une nouvelle statuette grâce à son rôle dans Green Book : sur les routes du sud (au cinéma le 23 janvier chez nous), film pour lequel il a déjà remporté le Golden Globe du meilleur acteur secondaire. Le premier épisode repose presque entièrement sur les épaules de l'acteur qui incarne Wayne Hays, flic et ancien soldat plutôt fermé. Sur trois époques, l'acteur est bluffant et nous captive en un regard. Face à lui, on retrouve Stephen Dorff qui incarne Roland, le partenaire de Hays. Moins mis en avant au début, il prend de plus en plus d'importance au fil des épisodes. Comme c'était le cas dans les premières saisons, on retrouve autour de ces personnages principaux des acteurs toujours justes et émouvants.
En bref : Les premiers épisodes de la saison 3 de True Detective redonnent leurs lettres de noblesse à la série. Son ambiance toujours dark et intrigante nous happe dès les premières minutes. Si vous doutiez encore du talent de Mahershala Ali, impossible cette fois d'ignorer à quel point l'acteur est bluffant et captivant face à la caméra.