On connaît largement l'implication de la députée Insoumise Clémentine Autain à propos de certaines luttes : les enjeux de classe, les enjeux de genre, le harcèlement sexuel, la précarisation, les inégalités salariales... Mais c'est une facette bien plus perso qu'a décidé de dévoiler la femme politique dans les colonnes du Monde.
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Plutôt que de parler en tant que politicienne, Clémentine Autain a effectivement fait le choix de parler en tant que mère. Maman de deux filles et de deux garçons âgés de 12 à 17 ans, la militante de gauche ne cache pas les difficultés éprouvées à tenir ce rôle, d'autant plus lorsqu'il se combine à une vie politique bien chargée.
Au journal, elle raconte : "La dernière fois j'ai proposé à mes enfants de faire quelque chose ensemble, j'ai entendu de concert 'la flemme !' en guise de réponse. Avec quatre ados, on se sent forcément démuni face à cette flemme récurrente, ce leitmotiv...".
Ce qu'évoque entre les lignes Clémentine Autain, c'est la charge mentale subie par les mères de famille. C'est-à-dire le poids des tâches domestiques (qui concernent autant le fait de s'occuper de ses enfants que du ménage ou de la cuisine), le rapport à sa progéniture, à soi, au sein du foyer familial. Elle avait d'ailleurs par le passé interpellé la Secrétaire d'Etat sur l'inégale répartition des tâches ménagères dans le couple...
Pourtant, si l'on excepte cette communication loin d'être fluide avec ses ados, l'Insoumise partage aussi de beaux souvenirs à leur sujet : "Mon fils est né un 24 décembre, à l'heure de l'apéro le soir du réveillon. Je lui ai parlé toute la nuit, c'était assez féérique", se remémore-t-elle, vraisemblablement émue.
C'est aussi une histoire plus perso qui traverse ces mots. Clémentine Autain a souffert d'une relation loin d'être évidente avec sa propre mère, l'actrice Dominique Laffin, notamment vue chez Catherine Breillat. Une maman décédée alors qu'elle avait douze ans. Pour combler cette absence, la femme politique s'est souvent pensée en "mère qui beurre les tartines le matin et n'oublie pas de signer les carnets de correspondance".
"Quand on devient parent, on essaie de faire autrement, on s'obstine à faire autre chose que ce qu'on a reçu et on peut refaire la même chose par un autre biais sans s'en rendre compte", observe-t-elle aujourd'hui. Une expérience que beaucoup de parents doivent partager, quel que soit le bord politique...