C'est le 17 novembre 2022 que Netflix a mis en ligne 1899, la nouvelle série du duo Jantje Friese et Baran bo Odar à qui l'on doit déjà Dark. Au programme ici ? Un thriller fantastique qui nous retourne encore une fois le cerveau. Alors que l'on suit les aventures des passagers du Kerberos, un bateau à vapeur censé les amener à New York, ces derniers participent malgré eux à la découverte du Prometheus, un navire annoncé disparu depuis des mois. Une rencontre inattendue qui ouvre rapidement la porte à de nombreux mystères.
Un nouveau concept qui n'a pas tardé à faire le bonheur des abonnés de la plateforme, mais qui serait également... un énorme plagiat. Sur Twitter, Mary Cagnin - une artiste brésilienne, a révélé que cette nouvelle série partageait énormément de similitudes avec Black Silence, sa propre bande dessinée publiée en 2016. A tel point qu'elle n'y voit pas un hommage de la part des créateurs, mais bien un vol de son travail.
"Je suis en état de choc, s'est-elle exclamée sur son compte personnel. J'ai découvert ce jour que la série 1899 est tout simplement identique à ma BD". Puis consciente que des images parlent plus que des mots, la dessinatrice a donc partagé de nombreuses captures d'écran de la série qui ressemblent effectivement comme deux gouttes d'eau à ses dessins.
"Tout est là : la Pyramide Noire. Les morts à l'intérieur du vaisseau/navire. L'équipage international. Les choses apparemment étranges et inexpliquées. Les symboles dans les yeux et quand ils apparaissent" déplore-t-elle, encore hallucinée de voir son oeuvre être réutilisée de la sorte, sans son accord. Et à la question, "Cela ne peut-il pas être uniquement une très grosse coïncidence ?", Mary Cagnin n'y croit pas du tout.
Toujours sur Twitter, la brésilienne a en effet rappelé qu'elle n'était pas inconnue de l'Allemagne, pays où vivent justement Jantje Friese et Baran bo Odar. "En 2017, j'ai été invitée par l'ambassade du Brésil à participer à la Foire du livre de Göteborg, une foire internationale très célèbre et influente en Europe."
Un moment très important pour elle, étant donné que ce salon lui avait permis de faire connaître son livre aux professionnels du milieu, "J'ai participé à des panels et distribué la bande dessinée Black Silence à d'innombrables éditeurs et personnes du secteur. Il n'est pas difficile d'imaginer comment mon travail a pu les atteindre. (...) J'ai également dévoilé une version traduite en anglais".
Et forcément, Mary Cagnin n'est en aucun cas flattée de voir son travail être réutilisé sur une plateforme comme Netflix. Après avoir confessé, "J'ai beaucoup pleuré", la dessinatrice a précisé qu'une telle situation était irrespectueuse et opportuniste, "Mon rêve a toujours été d'être reconnue pour mon travail à l'échelle nationale et internationale. Et voir une telle chose se produire me brise vraiment le coeur. Nous savons qu'au Brésil, nous avons peu d'occasions de montrer notre travail et d'être reconnus pour cela."
L'artiste a bien conscience que les créateurs sauront rapidement se défendre en expliquant qu'ils sont allés plus loin que la BD, "Évidemment, Black Silence est une oeuvre courte, presque une nouvelle. C'est très facile, en 12 heures d'épisodes de diluer toutes ces 'références'", mais il ne s'agit pour autant pas d'une excuse qu'elle est prête à entendre, "L'essentiel de ce que j'ai créé est là". Elle l'a ensuite ajouté, "Nous ne pouvons pas penser que, simplement parce que nous sommes Brésiliens, nous devrions accepter ce genre de dédain et d'indifférence."
Pour l'heure, Netflix n'a pas encore réagi à ces accusations, ni Jantje Friese et Baran bo Odar. Cependant, quand on sait que Mary Cagnin est en train de demander aux internautes de l'aider à compiler le plus de preuves possibles, on se doute que l'histoire ne fait que commencer.