Ancien joueur de football américain, Terry Crews en impose physiquement. Après The Expendables, il a changé de registre avec Brooklyn Nine Nine où il joue le rôle de Terry Jeffords depuis deux ans. En pleine promotion de la série lors du 55ème Festival de télévision de Monte Carlo, l'acteur a parlé du succès du show, du casting et notamment d'Andy Samberg. L'occasion de confier qu'il se voit jouer dans la série pendant de nombreuses années
PureBreak : Au départ, votre personnage devait être très calme mais ce n'est pas le cas...
Terry Crews : Non, il ne l'est pas ! (rires) Le premier jour de tournage, mon personnage devrait parler très doucement, avoir du mal à se faire entendre mais ça ne fonctionnait pas. Et en même temps, c'est ce qui était écrit sur le script. Quand je suis rentré chez moi, j'ai reçu un coup de téléphone de la part de notre producteur Dan Goor et il m'a dit 'Terry, on a fait une erreur. On a vu ce que ça donnait et on voudrait que tu sortes complètement de ta coquille maintenant'. Je pense qu'ils se demandaient si Andre Braugher (Holt) et moi pouvions coexister dans la série en étant deux leaders puissants. Mais ils se sont rendus compte qu'en fait, lui joue le rôle du père et moi celui de la mère. Les autres sont nos enfants. C'est vraiment la dynamique de la série. C'est très agréable d'avoir des producteurs et scénaristes qui n'ont pas peur de dire qu'ils ont fait des erreurs.
De par votre expérience, c'est une chose qui arrive souvent ?
Dans certaines séries, il y a beaucoup de fierté et d'égo et si on fait une erreur et que ça continue, ça ne marche pas ! En tant que téléspectateur, on peut se demander 'Mais pourquoi ça ne fonctionne pas ?' et c'est surement car quelqu'un est trop fier pour dire 'Stop, il faut qu'on essaie autre chose'. C'est un problème que nous n'avons pas dans Brooklyn Nine Nine. Que ce soit les scénaristes, Andy Samberg ou Andre, on essaie des choses. Chaque semaine est comme une expérience et personne ne se la coule douce, tout le monde se donne à 100%. Je pense que les téléspectateurs apprécient. Quand ce n'est pas le cas, ça se sent. On donne vraiment tout ce qu'on a dans cette série.
Vous avez joué des gros durs dans vos films mais ce n'est pas le cas de votre personnage dans Brooklyn Nine Nine.
C'est vrai que dans mes films, j'ai joué des mecs très baraqués qui y allait à fond. Dans Brooklyn Nine Nine, j'ai aussi appris à me faire plus petit. Parfois, c'est au tour de Melissa Fumero (Amy) de faire une blague puis ensuite Jo Lo Truglio (Charles) puis Chelsea Peretti (Gina) et moi je n'ai rien pu dire. Mais il n'y a pas de problème parce que c'est vraiment un rythme. Il faut avoir beaucoup de confiance. Parfois dans un groupe, il peut y avoir un acteur qui pique la vedette de tout le monde, ne veut pas partager. Andy Samberg aurait pu être comme ça mais ce n'est pas du tout le cas. Ca aurait pu être le 'Andy Samberg Show' mais il a dit 'Non, tout le monde doit participer'. Ca rend la série encore meilleure. La raison pour laquelle Andy a gagné le Golden Globe, c'est parce qu'il a donné ses blagues aux autres.
Y-a-t-il eu de la pression après cette victoire aux Golden Globes ?
Oui évidemment car ensuite, tout le monde regarde, même les gens qui n'avaient jamais vu la série. C'est de la pression mais c'est positif. Personne ne veut jouer dans une série que personne ne regarde. Quand on sait qu'il y a une certaine attente derrière vous, ça permet de s'améliorer. Je pense que ça a amélioré la série et que c'est toujours le cas. Ca me donne vraiment envie de continuer cette série pendant 7 ou 8 ans.
Il y a beaucoup de femmes très fortes dans la série...
Tout à fait. En plus d'être très fortes, elles sont développées. Même si, quand on me voit, je fais toujours plein de choses physiquement, la personne la plus forte du poste de police, c'est Rosa ! Elle me botterait les fesses s'il le fallait. Si c'était une série de super-héros, Rosa m'aurait déjà tué (rires). Terry a un coeur mais pas Rosa. Tout le monde sait qu'elle est forte et qu'il ne faut pas l'embêter. En même temps, c'est une très jolie femme. Ca montre à quel point les femmes sont fortes et intelligentes. D'habitude dans les séries policières, les mecs sont là, la fille apporte le rapport et s'en va. Mais pas dans Brooklyn Nine Nine. Tout le monde a sa place.
Est-ce que votre passé de sportif vous aide dans votre carrière d'acteur ?
Ce que j'aime dans la comédie, c'est qu'on peut ralentir un peu parfois. Sur un terrain de football américain, si vous vous arrêtez, vous êtes mort ! (rires). Avant, quand je faisais du football, j'étais du genre à ne jamais m'arrêter. Depuis les débuts de ma carrière, j'ai toujours aimé être à fond, comme maintenant avec mes personnages. C'est beaucoup plus amusant. Jouer la comédie, c'est comme une danse : on s'en fiche des mouvements, il faut surtout ne pas se retenir. Je suis prêt à faire ce qu'il faut pour la comédie, pour faire le show.
Propos recueillis par Aubéry Mallet lors d'une table ronde.
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