On aime ou on aime pas, mais une chose est sûre : depuis sa sortie sur Netflix, le film espagnol La plateforme (El hoyo) fait beaucoup parler de lui, à tel point qu'une suite ou un remake est en négociation. Outre son côté gore, c'est sa fin qui est très controversée. Alors qu'elle laisse libre court à différentes interprétations, certains ont tenté d'apporter plusieurs éléments d'explication qui ne mettent pas tout le monde d'accord. Mais quel est le vrai message du film, vu comme beaucoup comme une critique de la société de consommation et du capitalisme ?
Interrogé sur le message final de son film dans une interview accordée à Collider, le réalisateur Galder Gaztelu-Urrutia est resté flou : "C'est une question qu'il faut poser à notre société. Ça dépend de chacun d'entre nous... Voulons-nous demeurer cette espèce malheureuse, qui dispose de pléthore de nourriture, ou voulons-nous autre chose ?". A la question de savoir qui se cache derrière l'Administration, il répond : "C'est une question secondaire... Ce qui compte, c'est que chacun d'entre nous fait avec les cartes qu'il a en main. C'est une problématique qui nous concerne, à tous les niveaux. Bien sûr, nous devons nous indigner et signaler les injustices, mais... Allons-nous rester sur la défensive, de manière à ce que les autres – les dominants ou les structures de pouvoir – s'organisent de manière à nous empêcher d'agir ?".
S'il adopte clairement une vision critique, il affirme ne pas avoir voulu faire de son film une critique politique ou sociale : "Mon film n'est pas, comme l'affirment certains, une critique sociale, c'est une auto-critique sociale.", précisant "Je ne me sens pas légitime pour dire aux gens ce qu'ils doivent faire. Le film aspire seulement à mettre en lumière une situation, pas endoctriner ou sermonner qui que ce soit." D'ailleurs, il s'inclut dans le lot : "Moi aussi je me surprends parfois à mal me comporter, à ne pas me montrer généreux. On a fait exprès de rester aussi abstraits, de proposer quelque chose qui a plusieurs niveaux de compréhension. Car cela a un écho dans le monde entier, dans tous les pays il y a des formes d'inégalité. D'ailleurs, si à la place de la nourriture on avait mis des médicaments sur cette plateforme, le film aurait eu le même sens, il aurait été compris pareil." Chacun est donc libre de l'interpréter comme il le veut.