Le pouvoir russe n'a jamais caché sa véhémence à l'égard des personnes homosexuelles. Ou plutôt, comme le dit si finement Vladimir Poutine : "la propagande homosexuelle", ou "propagande LGBT". Et cette haine s'exprime tout autant à l'égard des personnes trans.
La preuve ? Le 14 juin, des députés russes ont approuvé en première lecture et à l'unanimité une loi très importante : elle interdit purement et simplement le changement de genre pour les citoyens russes. Cette interdiction vise autant le changement "chirurgical", impliquant des opérations médicales, que le changement administratif, à l'état civil. Bref : c'est une loi super restrictive qui tend à bannir toute tentative de "transition".
Malheureusement pas si étonnant, pour qui connaît l'humeur poutinienne...
Aux yeux de Vladimir Poutine, les personnes LGBT, et ce que le gouvernement qualifie "d'activistes", sont les ennemis du modèle familial traditionnel russe, et de toutes les valeurs, paternalistes et hétéronormées, qui vont avec. Autant dire que les personnes trans ne rentrent pas trop dans ce schéma ultraconservateur, surtout dans un pays où l'homosexualité était encore considérée comme un crime il y a trente ans.
En 2021, Vladimir Poutine déclarait d'ailleurs : "J'ai une approche traditionnelle : une femme est une femme, un homme est un homme. J'espère que notre société a une protection morale interne, dictée par nos confessions religieuses traditionnelles contre cet obscurantisme [qu'est la transidentité, ndlr]".
Comme le relève 20 Minutes, cette proposition de texte de loi votée à l'unanimité prévoit cependant des exceptions concernant les interventions chirurgicales impliquant un changement de genre : les cas "d'anomalies congénitales chez des enfants dans la formation de leurs organes génitaux".
Des exceptions très très maigres qui témoignent surtout d'un état d'esprit général évident : en Russie, l'ambiance est plutôt à la transphobie décomplexée. La preuve : ce projet de loi a été pensé par pas moins de 400 députés, et a été votée sous l'autorité d'un ami du président Poutine, le président de la Douma (autrement dit, la chambre basse de l'Assemblée fédérale de la fédération de Russie), Viatcheslav Volodine...