Purebreak : On qualifie Le Tueur du lac comme une suite ou un spin-off au Mystère du lac, mais qu'en est-il réellement ?
Lannick Gautry : Ce n'est certainement pas une suite et un spin-off, oui et non. En fait, on a juste gardé trois personnages du premier opus, Marianne (Marie-Anne Chazel, ndlr), Lise Stocker, qui est désormais joué par Julie de Bona à la place de Barbara Schulz, et Clovis, pour leur faire vivre une toute nouvelle histoire. Le couple a déménagé, il habite ensemble, il a un enfant et deux années se sont écoulées. Il s'est donc passé autant de choses que des personnes dans la vie réelle auraient pu vivre. Il n'y a donc vraiment aucune concordance avec Le Mystère du lac.
Comment décririez-vous l'histoire du Tueur du lac ?
Lise et Clovis ont quitté le lac de Sainte Croix pour partir s'installer à Annecy. L'un est gendarme et l'autre est policier et un jour, un meurtre violent est découvert. Ils vont rapidement se rendre compte qu'il y a un tueur en série à Annecy. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ils vont s'impliquer dans cette histoire.
Le côté plus dramatique du Tueur du lac vous a-t-il tout de suite convaincu ?
Le scénario m'a complètement convaincu d'entrée. Déjà, j'avais assez été bluffé pour Le Mystère du lac puisqu'à la fin de chaque épisode on se posait encore la question de savoir qui était qui et qui faisait quoi. Mais le petit ingrédient en plus pour Le Tueur du lac est qu'on continue de s'intéresser aux personnages même si on les soupçonne. J'ai toujours pensé que plus une histoire est riche en personnages et palpitante, plus elle est réussie. Ça laisse la possibilité à plusieurs tranches de téléspectateurs de s'identifier ou non aux personnages.
Comment avez-vous réagi au départ de Barbara Schulz ?
Le départ de Barbara n'est pas vraiment un départ parce qu'elle s'est engagée sur un autre projet avant que ce deuxième opus ne soit décidé. C'est tout à fait louable de sa part de ne pas s'être désengagée. J'ai parfaitement compris son choix et je trouve que c'est plutôt sain de tenir ses engagements et sa parole.
Et l'arrivée de Julie de Bona ?
Julie est une très bonne actrice et en plus de ça, une très bonne camarade. Comme ce n'est pas une suite, je ne pense pas que ce changement fasse du mal à l'histoire.
Comment ça s'est passé avec Julie de Bona pour créer une telle alchimie à l'écran ?
L'alchimie, on la doit à Jérôme Cornuau grâce à sa mise en scène et son talent pour montrer les choses avec intelligence malgré sa pudeur. C'est le réalisateur avec lequel j'ai le plus travaillé et pour moi, ma complicité avec Julie fonctionne vraiment à travers sa mise en scène.
Votre personnage a cette fois-ci un côté assez mystérieux et plus dramatique. Comment avez-vous abordé cette facette plus sombre ?
En réalité, je n'ai pas trouvé Clovis plus sombre et plus dramatique. Dans Le Mystère du lac, on donnait la possibilité aux téléspectateurs de comprendre pourquoi il agit ainsi. Ce côté taciturne et ours n'est pas une posture finalement. Par contre, il a évolué dans le sens où il n'est plus tout seul dans une cabane (rires). C'est quelqu'un qui se raccroche à la vie et puis il a un enfant maintenant. Moi j'ai une petite fille et on sait très bien que quand un enfant arrive dans notre vie, tous les curseurs sont inversés. On n'est plus le personnage principal de l'histoire de notre vie. Clovis est comme tous les hommes, il ne peut pas rester insensible à ça, mais son passé lui colle toujours à la peau.
Clovis poursuit le tueur qui chasse ses victimes sur les sites de rencontre. Ce choix était-il pour sensibiliser le public ?
Je pense que c'était un pitch idéal. C'est facile de se cacher derrière un écran. On le voit bien avec les réseaux sociaux avec tout ce qu'il se passe comme les révélations qui peuvent être des calomnies. Tout le monde s'en sert à sa manière. Le tueur, lui, s'en sert pour tuer.
En tant qu'acteur, comment arrive-t-on à s'évader d'un sujet aussi sensible et dur ?
Pour ma part, je ne ramène jamais mes rôles et mes problèmes à la maison. C'est un métier et en tant que professionnels, on arrive à faire la part des choses entre la comédie et le réel.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas mentionner sans citer PureBreak.com.