Il aura fallu attendre 2020 pour qu'enfin, une footballeuse pro française révèle son homosexualité. Pauline Peyraud-Magnin est la première à faire son coming-out. La joueuse des Bleues qui a participé à la Coupe du monde de 2019, a expliqué au site l'Equipière : "Je n'ai plus envie de me cacher, plus envie de me briser". L'athlète de 28 ans a même posé en couple avec sa chérie @junewearsv sur un selfie posté sur son compte Instagram. Était-ce important pour elle de dévoiler sa petite amie sur les réseaux ? Si la sportive l'a fait, c'est "parce que je l'aime, déjà. Je pars du principe que je suis sûre que j'ai trouvé la bonne personne" a-t-elle d'abord expliqué.
Et ce n'est pas la seule raison. "Pour moi c'est normal de poster des photos avec ma copine, comme une personne hétérosexuelle le ferait" a indiqué Pauline Peyraud-Magnin, "Le confinement a été un déclic aussi. J'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir". "Je n'ai pas posté ces photos avec ma copine parce que les gens ont le droit de savoir, mais juste parce que je n'ai pas peur de dire qui je suis" a ajouté la gardienne de but à l'Atlético de Madrid.
Celle qui fait partie de l'équipe de France féminine de football, qui avait eu droit à l'hymne Sélection féminine signé Juste Shani, n'a pas peur que son coming-out impacte sa carrière. "Concernant ma carrière, non ça n'a pas d'impact. Je ne me suis jamais cachée. Si on vient me poser la question, je répondrai honnêtement. Je m'assume entièrement" a-t-elle ainsi souligné.
"Concernant le sponsoring, je n'ai pas peur non plus. Cela s'appelle de la discrimination, c'est puni. Si ça ne se fait pas avec tel sponsor, moi je ne vais pas me prendre la tête avec eux. Cela ne les concerne pas" a rappelé Pauline Peyraud-Magnin, "Mon homosexualité n'interfère dans rien, que je sois footballeuse, que j'aie des amis, que j'aime aller au cinéma, etc".
Et si la footballeuse a décidé de dévoiler cet aspect de sa vie privée publiquement cette année, c'est parce que ça n'est pas si facile que ça à faire en France. "Je pense que j'ai passé un cap aussi. Ce n'était pas évident de le faire avant en France" a-t-elle expliqué, "En arrivant en Angleterre et même en Espagne, je me suis rendue compte que c'est normal, en fait. Là-bas, je me suis vraiment épanouie. En Angleterre, on ne critique pas. Dans la rue, il n'y a pas un regard de bas en haut".
Pauline Peyraud-Magnin a détaillé : "Dans d'autres pays, j'ai plein d'amis, hétéros, homos, célibataires, et, en fait, on ne se pose pas cette question. Et c'est ce que j'aimerais pour la France : qu'on ne se pose plus cette question. Je reviens à ce que je disais : j'en parle maintenant pour ne plus en parler après".