Si Pornhub tente de s'offrir une image cool façon Netflix mais dans le milieu du porno, la plateforme de streaming fait néanmoins régulièrement polémique. La raison ? Comme l'a une nouvelle fois pointé du doigt une longue et passionnante (mais inquiétante) enquête du New York Times, une très grande partie du contenu qu'elle hébergeait jusqu'à ce week end était illégale.
En cause ? On ne parle pas de contenu piraté provenant de certains producteurs indépendants, mais de vidéos pédopornographiques, mettant en scène des viols sur des personnes de tout âge ou régulièrement liées à du revenge porn - cette méthode qui consiste à diffuser des vidéos ou photos privées de façon public afin de se venger / moquer d'une autre personne.
Et pour une fois, le sujet n'est pas passé inaperçu. Face à cette nouvelle enquête qui mettait donc en avant la détresse de plusieurs victimes qui révélaient les dégâts causés par la diffusion non approuvée de ces vidéos sur Pornhub et combien il leur était difficile de se reconstruire aujourd'hui à cause de ce même site (dès qu'une vidéo était supprimée, elle réapparaissait rapidement avec un autre compte anonyme), de nombreuses voix se sont élevées contre la plateforme. Mieux, de nombreux partenaires commerciaux ont annoncé mener des enquêtes internes à ce sujet avant de décider de rompre ou non toute collaboration afin de ne pas s'associer indirectement à de telles pratiques et polémiques.
Une situation critique pour Pornhub - qui a le même rôle que YouTube (elle est simplement une passerelle entre le créateur et le spectateur), qui a choisi de passer à l'offensive afin de rassurer ses collaborateurs et aider les nombreuses victimes dans leur reconstruction. D'après Motherboard, la plateforme de porno a dans un premier temps fait un nettoyage drastique de son catalogue ce week end en supprimant plus de 10 millions de vidéos. Là où 13,5 millions de vidéos étaient encore disponibles dimanche soir, elles n'étaient plus que 2,9 millions ce lundi 14 décembre 2020.
Une surprise ? Pas tant que ça. Cette action est en réalité liée à une autre décision forte de sa part : Pornhub a également fait le choix d'interdire la mise en ligne de vidéos aux comptes utilisateurs qui ne sont pas vérifiés. Autrement dit, seuls les professionnels du X ou les membres d'un programme partenaire - qui devront passer par des étapes d'authentification, peuvent donc désormais proposer du contenu sur le site.
De quoi ralentir très fortement le nombre de nouvelles vidéos mises en ligne quotidiennement sur le site, mais également limiter le risque de voir du contenu illégal et dangereux être proposé facilement et gratuitement. Un vrai pas en avant de la part de Pornhub, qui rappelle avec justesse dans un communiqué, "Cela signifie désormais que chaque parcelle du contenu de Pornhub appartiendra à des créateurs vérifiés, une obligation que des plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok, YouTube, Snapchat ou Twitter n'ont toujours pas mis en place." Or, comme le précise Pornhub, ce n'est pas parce qu'une plateforme n'est pas liée à l'univers du X qu'elle ne peut pas proposer du contenu problématique, "Ces 3 dernières années, Facebook a rapporté avoir supprimé 84 millions de contenus pédopornographiques".