Résumé : Takemichi (26 ans) est persuadé d'avoir loupé sa vie. Un soir, il apprend la mort de Hinata, la seule petite amie qu'il ait eue quand il était au collège. Selon ses informations, elle se serait retrouvée au centre d'un règlement de comptes au sein des Tokyo Manji-kai, un dangereux gang. Attristé par la nouvelle, il profite malgré-lui d'un accident pour déclencher le pouvoir de remonter dans le passé, 12 ans plus tôt, alors même qu'il se la jouait encore bad boy au collège. Il réalise soudain qu'il a la chance de modifier le futur et de sauver Hinata du funeste destin qui l'attend en rejoignant lui-même le Toman. Toutefois, plus il tente de réécrire l'histoire et plus ses actions ont des conséquences...
C'est une réalité qui est particulièrement appréciable : que ce soit en anime ou en manga, l'histoire reste tout aussi efficace. Les voyages dans le temps, l'amitié de Takemichi avec les membres du Toman, sa mission de sauver le futur en réécrivant le passé... on est une nouvelle fois happé par le concept et on enchaîne les épisodes avec énormément de plaisir. C'est fluide, c'est cohérent, c'est rythmé... on n'a jamais le temps de s'ennuyer. Surtout, petit point bonus, là où l'on pouvait craindre une relation très cringe entre Takemichi et Hinata dans l'anime (on rappelle quand même que c'est un mec de 26 ans qui se retrouve dans son corps de 14 ans), la série maintient un bon équilibre en rappelant constamment l'importance de la mission du héros pour avoir son futur idéal.
Si le rythme de l'histoire est bien géré, celui lié aux séquences d'action est en revanche nettement moins bien maîtrisé. Alors que Tokyo Revengers a pour intérêt les nombreux affrontements entre les personnages (quel bonheur de replonger dans un univers "furyo" à la Young GTO), la réalisation est loin d'être digne de ces scènes de combat. Sans aller jusqu'à dire que l'on s'ennuie quand les coups volent dans tous les sens, on ne vibre jamais vraiment devant, la faute à une intensité quasiment absente. Alors oui, on a le droit à quelques bruitages, des traces de sang et les conséquences des différentes scènes chocs sont présentes, mais ça manque de saveur. Tout est trop sage, trop propre. Certes, les héros ne sont que des collégiens/lycéens, mais avec une histoire qui nous promet un futur violent et sans pitié, la gentillesse de ce passé est frustrante.
Au moment où l'on écrit cet article, on a seulement vu l'anime en VJ. On n'est donc pas en mesure de juger la qualité de la Version Française disponible depuis cet été. Toutefois, ce que l'on peut dire sur la Version Japonaise, c'est qu'elle est parfaite. Tous les personnages sont magnifiquement castés (sauf peut-être Kisaki) et les doubleurs apportent une réelle humanité aux héros. De quoi crédibiliser les relations touchantes entre chacun d'entre eux et surtout, renforcer notre attachement. Là où Takemichi est censé stopper le futur en mettant fin au Toman, les acteurs arrivent à apporter une sensibilité à Mickey ou un vrai sentiment de force-tranquille à Draken, ce qui nous range de leur côté. On en arrive à soutenir ceux que l'on est censé craindre et c'est très fort.
On en a conscience, c'est très subjectif comme avis et certains risquent de ne pas être d'accord. Néanmoins, à l'heure où l'OST d'un anime est aussi important que son casting, sa mise en scène ou son histoire, on ne peut être que déçu par celui de Tokyo Revengers et plus particulièrement de ses opening et ending. Pour un tel univers, on aurait aimé des musiques plus brutales, plus intenses. Là encore, à l'image du défaut de la série vis-à-vis des séquences d'action, c'est trop sage. Une déception quand on connait la plus-value que peuvent apporter de telles musiques au moment de s'immerger dans une nouvelle histoire. En espérant que les prochaines chansons seront plus intéressantes.
Autant Ken Wakui est extrêmement doué quand il s'agit de donner de la vie à ses cases à travers son découpage et ses décors souvent riches en détails, autant son parti pris créatif au niveau des graphismes des différents visages de ses personnages peuvent en dérouter certains. Bonne nouvelle, l'anime met fin à tout débat à ce sujet avec un chara-design nettement plus abouti. Bien évidemment, l'animation est fidèle au manga, mais les dessins apparaissent comme plus complets et appréciables. Seule déception, tous les efforts semblent avoir été mis là-dedans, laissant parfois de côté le travail sur les environnements qui semblent au mieux simplistes, au pire bâclés. Ca n'est pas dérangeant, mais ça reste visible.
Qu'on se le dise, Tokyo Revengers ne révolutionne en rien le monde des anime. Au contraire, il est difficile de faire plus classique dans la forme (on peut d'ailleurs regretter cet énorme défaut qui consiste à augmenter la durer d'un épisode à travers des résumés inutilement trop longs). Malgré tout, cet anime est également terriblement efficace. Le déroulé de l'intrigue est parfaitement maîtrisé, ce qui fait que chaque épisode se termine sur un mini-cliffhanger qui nous donne envie de les enchaîner le plus rapidement possible. On s'amuse, on vibre un peu, on en prend plein les yeux... c'est un plaisir non coupable qui nous fait du bien.
Néanmoins, une question se pose tout de même : est-ce que l'on devient vite accro à la série grâce au travail de Ken Wakui sur le manga ou parce que l'anime arrive réellement à apporter sa propre touche, ce qui le rend indispensable ? A ce jour, on n'a pas encore la réponse. Quoi qu'il en soit, Tokyo Revengers, en anime ou en manga, reste un bonheur de tous les instants et on ne se lasse pas de cet univers.
Tokyo Revengers est disponible sur la plateforme Crunchyroll en France.