Avant d'être une nouvelle création originale de Netflix, Warrior Nun était un comic créé par Ben Dunn publié entre 1994 et 2005. Or, là où la série de Simon Barry tente de lui être la plus fidèle possible, une différence très importante est à noter entre cette adaptation et la bande-dessinée américaine : la fiction met nettement moins en avant le côté sexy de ses personnages et de l'intrigue.
Un oubli ? Une option gardée pour une possible saison 2 ? Pas du tout, il s'agit tout simplement d'un choix créatif de Simon Barry et de son équipe. "Je n'ai jamais imaginé ça pour que ça soit visionnable par des enfants" s'est dans un premier temps défendu le créateur à Inverse, avant de préciser, "Mais j'ai regardé le type de public de Netflix et réalisé que ça pourrait jouer en la défaveur de la série que de rester trop fidèle aux comics sur ce point."
En effet, même si la plateforme n'hésite pas à mettre en ligne des oeuvres sexy (Emmanuelle) ou problématiques (365 dni), il n'était pas question pour Simon Barry de mettre son projet en difficulté en adaptant tout et n'importe quoi sans prendre le moindre recul, "On voulait garder l'esprit du comic-book le plus possible, mais on savait qu'une adaptation directe et précise n'allait pas nous mettre dans une bonne position".
Après tout, Simon Barry a tenu à le rappeler, le comic repose sur une contradiction difficile à assumer aujourd'hui, "L'histoire est centrée sur ces femmes badass, indépendantes, puissantes, mais dans le même temps, elles sont sexualisées d'une façon qui n'est plus vraiment possible en 2020."
Aussi, afin de satisfaire les fans de la première heure tout en essayant de convaincre un nouveau public, l'équipe créative s'est démenée au moment de la production afin d'appuyer sur les points forts de cette oeuvre sans jamais dénaturer son propos, "L'une des choses que j'apprécie le plus dans les livres, c'est cette attitude. On peut d'ailleurs la retrouver dans nos publicités, 'Fucks given ? Nun' [jeu de mots avec 'none' et 'nun', ndlr]. On tente d'être aussi irrévérencieux. (...) On voulait donc honorer ce côté modèles super-héroïnes féministes en enlevant tout ce qui pouvait être lié à la misogynie."
Et pour ceux qui sont déçus de ne pas voir plus de sexy à l'écran, il est toujours bon de rappeler qu'il existe d'autres plateformes spécialisées pour ça.