Les mystères de Netflix sont parfois impénétrables. Halloween est encore loin et la plateforme de manque pas de contenus originaux (elle a mis en ligne le thriller Ad Vitam avec Guillaume Canet), mais c'est un film d'horreur de 2023 qui cartonne aujourd'hui. Comme on peut le découvrir sur le site, L'exorciste - Devotion, est actuellement le 2ème film le plus regardé du moment.
Une véritable surprise puisque, à sa sortie en salles, ce nouvel épisode de cette cultissime franchise avait connu un terrible bide. Au programme ? 137 millions de dollars de recettes seulement récoltés au box-office mondial. Certes, le film n'avait coûté que 30 millions de dollars, mais l'acquisition des droits avait fait grimper le chèque à 400 millions de dollars. Autant dire qu'on était loin du retour sur investissement.
Et cet échec a été d'autant plus difficile pour Universal Pictures et Peacock, que la réception avait également été catastrophique. Aussi, la presse lui avait accordé la terrible note moyenne de 22% sur Rotten Tomatoes, tandis que le public s'était montré un poil plus généreux, avec une note moyenne de 58%.
Un bide comme on voit régulièrement au cinéma, mais qui n'a pas été sans conséquences. Au contraire, comme l'a révélé David Gordon Green - le réalisateur, The Exorcist: Believer (son titre en VO) était supposé être le premier épisode d'une nouvelle trilogie. Et forcément, face à cet échec, le studio a préféré tout annuler. Une déception pour le cinéaste qui, auprès d'IndieWire, a révélé son plan initial.
"Notre prochain film était déjà écrit et on avait commencé à planifier le troisième, a-t-il révélé. C'était ambitieux et compliqué." Au programme ? "On allait partir en Europe pour une mise en scène extraordinaire. C'était l'une de ces choses où toutes les parties créatives étaient soudées". Et de préciser : "L'histoire était censée suivre le personnage d'Ann Dowd [Ann]".
Face à l'annulation de ses plans, Green a par la suite expliqué : "J'ai besoin d'une liberté créative. (...) Et c'est quelque chose que l'on apprend très vite, les attentes [du public / studio] n'ont pas de limites, ce qui peut être pesant. Donc, je dois me forcer à préserver ma liberté créative pour réussir à faire les choix que je veux". Et de confesser ensuite : "Comme vous pouvez le voir avec les films Halloween [il est à la tête de la récente trilogie Halloween (2018), Halloween Kills (2021) and Halloween Ends (2022), ndlr], mes choix ne sont pas toujours les plus populaires".
Une façon de faire qui ne laisse jamais indifférent, mais qu'il assume pleinement. "L'objectif est toujours de faire quelque chose qui, pour moi et mes amis de Blumhouse et Morgan Creek, nous permettent de faire honneur à la licence, à partir du moment où le public est là et en veut encore, a-t-il enfin précisé. Or, cette fois, je ne pense pas qu'il était prêt à suivre cette aventure qui m'excitait à raconter".