Initialement, Justice League - diffusé ce dimanche 18 juin 2023 sur TF1 (et disponible en streaming sur Netflix et Prime Video), était annoncé comme le bébé de Zack Snyder, film très important pour le DCEU censé ouvrir une page fondamentale de son histoire. Malheureusement, à la suite d'un drame survenu au sein de sa famille, le réalisateur a été contraint de quitter la production en cours de route, laissant le soin à Joss Whedon (Avengers) de poursuivre son travail.
Or, contrairement à ce que Snyder et le public espéraient, ce successeur ne s'est pas contenté de mettre en boîte les quelques scènes restantes et de monter la version imaginée par le papa de Man of Steel. Avec l'accord de Warner Bros et DC, Joss Whedon s'est au contraire totalement réapproprié le projet, réécrivant et retournant le film à sa sauce pour ne laisser quasiment plus aucune trace de l'ambition de son prédécesseur.
C'est bien simple quand, des années plus tard, Zack Snyder a finalement eu l'autorisation de monter sa fameuse "Snyder Cut" du film afin de dévoiler au public la vision qu'il avait en tête avant son départ, celui-ci a réussi l'exploit de dévoiler un film de 4h avec moins de 25% d'images communes.
Le problème, c'est qu'en reprenant le projet Justice League en 2017, Joss Whedon ne se serait pas contenté de saccager l'oeuvre de Snyder, il aurait également fait vivre un enfer à ses acteurs. Alors que Ben Affleck (Batman) a fini par faire une dépression à cause de cette production chaotique, Ray Fisher (Cyborg) et Gal Gadot (Wonder Woman) ont tour à tour dénoncé le comportement du cinéaste à leur encontre sur les plateaux.
En juillet 2020 sur Twitter, Ray Fisher avait notamment qualifié les méthodes de Joss Whedon de "vulgaires, abusives, non professionnelles et complètement inacceptables". Puis, lors d'une interview accordée à Forbes, le comédien avait cette fois dénoncé les méthodes racistes de Whedon qui, non content de réduire le temps d'écran de tous les personnages racisés, aurait également demandé à changer la colorimétrie d'un acteur noir. "Le racisme n'était qu'un problème parmi d'autres durant l'étape des reshoots, déplorait-il ainsi. Que ce soit des colères massives, des menaces, de la coercition, des méthodes de travail dangereuses, un rabaissement constant... Vous n'imaginez pas tout ce qu'il y a eu".
Des propos très forts qui ont toujours été démentis par Joss Whedon - déjà accusé par le casting de Buffy contre les vampires de pareil comportement toxique à l'époque, mais que Gal Gadot a tenu à appuyer. Au micro de Elle Magazine en 2021, l'actrice révélait avoir elle-même été traumatisée par la maltraitance subie sur les plateaux.
"J'ai été choquée par la façon qu'il avait de me parler. C'était à un point où vous êtes sonné tellement vous n'arrivez pas à croire ce que vous venez d'entendre, confessait l'interprète de Wonder Woman. Et s'il me le disait à moi, vous vous doutez bien qu'il le disait aussi aux autres." Puis, auprès de N12 cette fois, la star assurait avoir vu sa "carrière être menacée" par le réalisateur : "Il assurait que si je disais quelque chose, il ferait de ma carrière un enfer." Là encore, Joss Whedon a toujours nié les accusations, sans pour autant réussir à convaincre personne.
A ce sujet, preuve qu'il était bien à l'origine d'un mal-être sur les plateaux : là où les acteurs ont donc vécu un calvaire sur le tournage de Justice League, ils ont en revanche tous accepté de revenir en 2021 pour le projet de la Snyder Cut en tournant quelques scènes supplémentaires. Preuve ultime de leur attachement envers cet univers et cette histoire, et que le responsable de leur précédente expérience chaotique se prénommait Whedon.