Purebreak : A quel moment as-tu su que tu voulais devenir écrivain ?
Blanka Lipinska : Je ne l'ai jamais su parce que je ne me considère pas comme une écrivain. Pour moi, l'auteur(e) crée seulement le livre et le propose aux maisons d'édition. L'écrivain a besoin de créer tout le temps. Disons que je suis seulement une auteure qui a écrit 3 livres pour le moment. Soyons honnête, je suis une auteure pas une écrivain.
J'étais très amoureuse d'un homme qui ne voulait pas coucher avec moi
Exerces-tu un autre métier ?
A l'heure actuelle, c'est dur à dire (rires). Je travaille sur les films adaptés de mes livres. Je suis aussi une star en Pologne, mais avant tout, j'étais spécialiste dans le département de cosmétologie d'une grande entreprise. Rien à voir avec l'écriture.
Pourquoi avoir choisi d'écrire des livres érotiques ?
Il y a 7 ans, j'étais très amoureuse d'un homme qui ne voulait pas coucher avec moi. C'est bizarre, je sais, mais c'est la vérité. Je l'aimais énormément parce qu'il était parfait pour moi. C'était une super et belle relation sans sexe. Au début, je pensais que je n'avais pas besoin de ça dans ma vie et que nous pouvions être ensemble sans le faire. Sauf que un an plus tard, j'ai eu un problème de santé avec mes hormones. J'étais donc frustrée car le sexe n'est pas qu'une histoire d'orgasme ou de ce que tu fais au lit, c'est surtout une histoire de confiance. Quand vous sentez le désir de votre partenaire, vous vous sentez puissant(e). Il vous aime, il vous veut. Au final, on ressemblait plus à des frères et soeurs qu'à un couple. A partir de ce moment-là, j'ai commencé à lire beaucoup de livres érotiques, et puis j'ai imaginé ma propre histoire avec du bon sexe et une vie parfaite. Ma vie craignait à ce moment-là. Pour mes 29 ans, je suis allée en Sicile et c'est là où est né 365 Jours (ou 365 DNI).
Pourquoi cette littérature est-elle si populaire ?
Je pense que les femmes ont besoin d'histoires avec du bon sexe. Elles aiment les lire parce que en 2021, les hommes sont de plus en plus lâches. Voilà pourquoi elles aiment autant Massimo. Il représente le mal Alpha même s'il est toujours too much, mais on a besoin d'un homme comme ça. Dans les livres érotiques, les hommes sont souvent riches, beaux, puissants et de très bons coups. Pourquoi sont-ils comme ça ? Parce que les femmes sont en manque de ce genre d'hommes. Du coup, elles les imaginent ainsi dans les livres.
Je pense que les femmes ont besoin d'histoires avec du bon sexe
Comment te sens-tu avec la sortie de 365 Jours en France ?
C'est génial, j'étais parmi les best-sellers pendant plus de 3 mois. C'est un peu comme si un rêve devenait réalité. Je me revois encore en train de réfléchir au titre il y a 7 ans. J'étais une personne différente et puis maintenant, mon livre est disponible dans le monde entier et est connu de tous.
Quels retours as-tu en Pologne ?
C'était fou. Mon pays a commencé à débattre sur les scènes de sexe dans mon livre pour savoir si c'était bien ou mal, si on pouvait faire ça ou non. C'était une période difficile pour moi car pour connaître toute l'histoire, il faut lire les 3 livres. Les gens avaient donc déjà leur opinion seulement après avoir lu les premiers chapitres du premier livre. J'ai dû attendre un an avant qu'ils puissent lire les trois tomes. En tant qu'humain, c'était compliqué, mais en tant qu'auteure, je m'en fichais. Je sais ce que j'avais en main.
T'es-tu inspirée de 50 Shades Of Grey ?
Non et vous savez quoi ? La traduction en Pologne était vraiment mauvaise, ça ressemblait plus à un livre pour adolescents. Je ne suis pas non plus fan du film, mais ça reste un énorme phénomène.
Michele Morrone était vraiment le parfait Massimo
T'attendais-tu à ce que ton livre soit adapté en film ?
Bien sûr. Au départ, j'ai écrit 365 Jours pour moi, mais me connaissant, ce n'était pas impossible que je change d'avis. C'est ce que j'ai fait finalement. Du coup, je me suis dit que ça serait génial que mon livre soit adapté dans le monde entier. Voilà pourquoi j'ai choisi des noms de personnages internationaux. J'ai alors su qu'il allait être adapté en film.
Tu appréhendais que 365 DNI ne soit pas fidèle à ton histoire ?
Non parce que je n'ai jamais cédé les droits du livre. Du coup, j'avais forcément le dernier mot sur le film. Comme j'étais l'auteure, on devait m'écouter (rires). J'ai pu choisir les acteurs, les réalisateurs, les producteurs, toute mon équipe. J'étais sur le tournage et j'étais en charge de diriger les acteurs durant les scènes de sexe. Je les ai aussi aidés dans leur préparation. Du coup, je n'étais pas inquiète.
Tu as choisi toi-même Michele Morrone, pourquoi lui ?
Il était vraiment le parfait Massimo. Son énergie est la même que le personnage principal et puis, soyons honnêtes, il ressemble à Dieu. Ce n'était donc pas un choix très difficile.
Pourquoi ne pas avoir pris un acteur polonais ?
Dans mon imagination, le film devait paraître le plus réel possible. Les gens se seraient demandés pourquoi un acteur polonais parle italien, ça aurait été bizarre. Et puis, quand j'ai discuté avec les producteurs, je leur ai expliqué que j'avais besoin d'un acteur italien pour rendre le film international. Par contre, vous ne savez pas à quel point c'est dur de trouver un homme grand en Italie.
Que penses-tu d'Anna-Maria Sieklucka, l'actrice choisie pour jouer Laura ?
Anne-Marie me ressemble, et comme je me suis inspirée de moi pour le personnage Laura, elle était parfaite. Je voulais vraiment trouver quelqu'un de similaire à moi. Et puis, Anne-Marie est belle, talentueuse et ouverte d'esprit. Elle a aussi un très beau corps.
Tout le monde aime faire l'amour, il n'y a pas besoin de créer de polémique
Le film a remporté un vrai succès, tu étais préparée ?
Oui, j'étais préparée à ça. Avant que le livre ne sorte en Pologne, je l'ai fait lire à mes collègues, mes amies qui l'ont ensuite partagé à d'autres personnes avant la sortie officielle. Elles m'ont dit que c'était incroyable et qu'elles adoraient l'histoire. Du coup, j'étais sûre que mon livre allait devenir un best-seller, pareil pour le film. Je sais ce que je peux créer et écrire pour donner aux gens du bon sexe. J'ai mis en scène les plus belles scènes de sexe dans toute l'histoire du cinéma. C'était important de bien faire, voilà donc pourquoi je dirigeais les séquences intimes.
Que penses-tu de la polémique qu'il y a eu autour de 365 DNI ?
Le problème est que je ne vois pas de polémique car, pour moi, il n'y en a pas. Tout le monde aime faire l'amour. Alors, oui, dans le film, ils ne couchent pas ensemble de manière traditionnelle, c'est plus violent, mais on sait que des gens aiment ça, quand c'est passionné, fort et violent. Pour moi, c'est normal et c'est ok. Il n'y a pas besoin de créer de polémique. D'ailleurs, je ne vois toujours pas où est le viol dont tout le monde parle. Je suis l'auteure, j'ai créé cette histoire, mais les gens pensent savoir mieux que moi.
Quelles sont les plus grosses différences entre le film et le livre ?
Il y en a beaucoup. Dans le film, qui dure moins de 2 heures, nous avons environ 25% du premier livre en moins. Si j'avais voulu raconter toute l'histoire, il aurait fallu 16 heures de film. Ce qui était bien évidemment mission impossible, mais pourquoi pas un jour, réaliser une série pour encore mieux développer l'histoire. Les fins entre le livre et le film sont aussi très différentes car dans celle du premier roman, on en apprend un peu plus sur l'accident de Laura alors que le film s'arrête sur ce passage.
Le livre 365 Jours de Blanka Lipinska est disponible dès à présent en France aux éditions Hugo Roman.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.