
Sorti en 2018 au cinéma, Dans la brume - qui connait un regain de popularité sur Netflix en cette année 2025, est la preuve que les USA n'ont pas le monopole de la qualité dans le domaine de la science-fiction. Ce film franco-québécois réalisé par Daniel Roby et porté par le duo Romain Duris/Olga Kurylenko nous offre au contraire un concept aussi fou que haletant.
Du jour au lendemain, une mystérieuse brume envahie les rues de Paris et tue toutes les personnes qui se retrouvent à son contact. Pour survivre, les habitants sont contraints de se réfugier en hauteur sans savoir si cette menace disparaitra. Or, alors que le manque de nourriture, mais également d'électricité, amène rapidement des tensions, un couple doit en plus lutter pour la survie de sa fille, atteinte du syndrome de Stimberger, coincée à l'hôpital... sous la brume.
Et l'une des grandes qualités de Dans la brume, c'est que l'histoire se concentre toujours pleinement sur la réaction des survivants et leurs agissements, sans se disperser vainement dans la résolution d'un mystère finalement peu utile à exploiter ici : l'origine de cette brume. Car oui, aussi frustrant que cela puisse être pour certains, celle-ci n'est jamais expliquée.

Un choix étonnant pour un film du genre tant son rôle est important, mais complètement assumé par Mathieu Delozier, co-scénariste. "On ne s'est jamais dit que nous allions expliquer les origines de la brume et c'est sûrement une spécificité culturelle française, s'est-il enthousiasmé auprès de Capitaine Cinemaxx. Je pense que les Américains auraient eu beaucoup de mal à ne pas donner d’explication."
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Il en veut pour preuve l'un des exemples les plus emblématiques du cinéma : "Dans The Mist, on nous révèle que des militaires faisaient des expériences sur des dimensions parallèles." Or, si une telle réponse peut effectivement apaiser l'esprit du public après son visionnage, elle n'était pas la priorité de l'équipe créative durant la conception de cette intrigue. "Nous, on ne voulait pas offrir d’explication mais plutôt suggérer des pistes, a-t-il insisté. On voulait surtout que le spectateur s'interroge par rapport aussi à ses propres croyances."

Mathieu Delozier l'a précisé, c'est de faire participer le public qui renforce finalement son attachement à l'histoire. "Certains penseront à l'Apocalypse, d'autres à la Mère Nature qui se venge de l'Homme..., a expliqué l'auteur. Culturellement, en France, le spectateur aime bien se poser lui-même des questions et trouver la réponse qui lui correspond, lui plaît le plus."

Après tout, il l'a parfaitement rappelé : "Ce que l'on imagine, ce que l'on interprète, est toujours plus beau que l'explication qu'on va leur apporter, nous."