Les noms de Charley et Vlas Parlapanides ne vous disent peut-être rien, mais les deux frères sont pourtant crédités à l'écriture du film live-action Death Note, mis en ligne en 2017 sur Netflix. Un projet dont ils rêvaient depuis 2006, "On était à fond dans Death Note dès cette époque, en train de lire des scans traduits en anglais", mais dont ils se désolidarisent en grande partie aujourd'hui.
Le duo l'a rappelé auprès de ComicBook, la version définitive qui a été présentée aux abonnés de la plateforme (et violemment critiquée par les fans) a été retouchée avec le temps, que ce soit par Jeremy Slater (scénariste supplémentaire) ou Adam Wingard (le réalisateur). "Une fois que l'on a fini de travailler dessus, d'autres auteurs ont bossé par-dessus. Et au final, c'était bien plus la version de Slater qui est devenue le film" ont-ils déclaré, avant de préciser, "C'était ensuite le choix du réalisateur de conduire l'histoire de la façon dont il le souhaitait".
Et alors qu'une suite pourrait voir le jour et qu'Adam Wingard s'est toujours montré fier de son travail réalisé sur cette adaptation, Charley et Vlas Parlapanides n'ont pas hésité à se mettre à la place des fans, "On a été attristés de savoir que les fans n'avaient pas aimé le film. On veut les rendre heureux, les faire aimer ce que l'on fait". Ils l'ont ensuite ajouté, "On trouve que Jeremy Slater a fait un bon travail, mais il avait des objectifs très précis. On est déçus par l'accueil, parce que nous voulions vraiment donner aux fans quelque chose qu'ils auraient aimé, même si on comprend leur frustration".
Mais du coup, à quoi pouvait bien ressembler la version des deux frères ? "C'était plus proche du coeur de la véritable histoire". Dès le début, Charley et Vlas Parlapanides souhaitaient nous troubler avec notre façon de concevoir les actes de Light, "Le truc sur lequel on a toujours appuyé, c'est que lorsque vous commencez à lire Death Note, vous croyez que Light est le héros. Vous vous dites, 'Oh oui, je suis avec ce gars'. Et puis vous réalisez ensuite que c'est L, le vrai héros".
Et afin de jouer avec ce changement de point de vue progressif, le duo avait imaginé deux éléments nouveaux, typiques des productions américaines, "L'une des choses qui avaient été ajoutées, c'était le meurtre de la mère de Light. De cette façon, on sentait qu'il avait une justification dans ses actes. Et puis ensuite, il y avait sa petite-amie qui découvrait le Death Nothe et qui le menaçait de le dénoncer s'il n'arrêtait pas".
Or, ils l'ont tristement rappelé, là où cette idée aurait pu faire basculer le film vers quelque chose de plus fidèle au manga et de plus sombre, la version réécrite a réinventé (pour le pire) ce concept, "[Dans notre version] vous pensez au début qu'il va être en mode héros et faire la bonne chose. Mais à la place, il tue sa copine pour la faire taire et continuer sa mission. Mais [les autres scénaristes] ont fini par faire d'elle quelqu'un d'encore plus mauvais que le protagoniste principal, ce qui le fait ainsi passer pour quelqu'un d'un peu plus héroïque".
C'est ça la différence entre ceux qui avaient compris l'histoire et ceux qui voulaient juste bosser sur un film...