Le phrasé saccadé de leur musique nous avait d'abord surpris. Au point de ressembler, selon certains, à des textes lus par la voix robotique de Google Traduction. Mais si vous en doutiez encore, de vrais Parisiens se cachent derrière les ombres du collectif Fauve ≠. Dans cette "corporation", ils sont parfois 5, 6 ou 7, toujours dissimulés par un jeu de lumières et impossible ou presque à identifier. Mais leur musique, elle, est reconnaissable parmi des milliers. Un style alliant rock et spoken word bien particulier qu'ils définissent ainsi à Paris Match : "Nous revendiquons notre amateurisme. Comme nous avions beaucoup de choses à cracher, nous avons très vite eu des paroles très longues, loin de la forme classique couplets-refrain. Et, pour dire tout cela, on s'est rendu compte qu'il valait mieux parler que chanter. "
Après le succès de leur EP Blizzard, devenu l'hymne d'une génération désenchantée (les héritiers de Mylène Farmer sans doute), le collectif Fauve ≠ a passé son été en studio pour livrer, ce 3 février 2014, un tout premier opus : "Vieux Frères - Partie 1". Avec Voyous, Tunnel ou Loterie, les rockeurs dévoilent leur "journal intime" : "Nous parlons de ce qu'il nous arrive, tout est du vécu, même si souvent nous agrégeons plusieurs histoires pour arriver à mettre en mots ce que nous voulons dire." Si leur album va se vendre ? La question ne se pose même pas. Au début de l'hiver, Fauve ≠a annoncé une série de concerts au Bataclan, sold out en quelques jours à peine. Depuis le groupe ne cesse d'étirer la liste de ses dates. Dès ce soir, et jusqu'en mai prochain, ils produiront une vingtaine de fois devant une salle comble et prête à rugir.
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