Après la musique et le lycée dans Glee, l'horreur avec American Horror Story, les affaires judiciaires avec American Crime Story ou encore la politique (ou presque) dans The Politician, Ryan Murphy dévoile sa nouvelle série. Cette fois, le célèbre showrunner et Ian Brennan réécrivent l'histoire du monde du cinéma dans Hollywood, une mini-série dispo sur Netflix depuis ce vendredi 1er mai.
Créée par : Ryan Murphy et Ian Brennan.
Avec : David Corenswet, Darren Criss, Laura Harrier, Jeremy Pope, Jake Picking, Jim Parsons et Patti LuPone.
Format : 7 épisodes de 50 minutes.
Diffusion : tous les épisodes sont disponibles sur Netflix.
Après la Seconde Guerre mondiale, c'est l'âge d'or à Hollywood. Des centaines de personnes n'ont qu'un rêve : se faire une place sous les projecteurs. Mais l'égalité des chances n'est qu'un concept sous le soleil de Los Angeles. Un groupe de jeunes talents va se heurter à la dure réalité du cinéma de l'époque. Parmi eux, on retrouve une actrice afro-américaine jusque là cantonnée aux rôles de domestique, un ex-militaire fauché, un scénariste afro-américain et gay ou encore un réalisateur asio-américain. Pourront-ils dépasser les préjugés, imposer leur vision et ainsi changer le monde ?
Quiconque a déjà vu un film de l'âge d'or d'Hollywood s'est rendu compte que cette époque était loin d'être dorée pour tous. Dès 1930 et jusqu'en 1966, les studios devaient rigoureusement suivre le code Hays. Ce dernier était un code d'autocensure qui limitait ce qui pouvait être montré ou plutôt qui listait ce qui ne devait pas l'être (la nudité, l'homosexualité à l'époque perçue comme une déviance ou les relations inter-raciales par exemple). C'est à ces règles que Ryan Murphy s'attaque avec Hollywood.
Le scénariste met le monde du cinéma face à ses erreurs du passé à travers le parcours de ses personnages comme Jack, un ancien militaire fauché, qui doit se prostituer pour survivre; Camille, une actrice afro-américaine, qui veut s'affranchir des rôles de simple bonne; Archie, un scénariste gay et afro-américain qui veut être l'exemple qu'il n'a jamais eu ou bien Roy, un aspirant acteur dans le placard qui tente de percer. En évoquant la misogynie, le racisme, l'homophobie, les discriminations en tous genres du Hollywood de l'époque, le showrunner appuie bien là où ça fait mal en soulignant l'hypocrisie de l'époque, malheureusement toujours parfois d'actualité aujourd'hui.
Le côté positif des épisodes, c'est qu'Hollywood s'ancre dans la réalité de l'époque avec des apparitions d'acteurs connus de tous (ou presque) et des références à des événements ayant réellement eu lieu. Là où l'on se perd un peu, c'est vers la fin de ces 7 épisodes, quand le scénario passe d'un récit plausible à un total fantasme. D'accord, c'était le but recherché puisque Ryan Murphy a toujours décrit sa série comme une "réinvention" mais d'un coup, on se retrouve dans une sorte de monde parallèle de bisounours. Un monde dans lequel il aurait fait bon vivre mais qui bascule un peu trop subitement. Attention, cela ne gâche pas le plaisir mais nous laisse juste un peu sur une note douce-amère.
En bref : Ryan Murphy nous embarque dans un Hollywood fantasmé où ses personnages et les téléspectateurs se heurtent à la dure réalité de l'époque. Mais le showrunner nous livre avant tout une critique du monde du cinéma actuel et propose une alternative réjouissante à ce que devrait être le show-business. Malgré des défauts, la mini-série est un voyage dans le temps agréable dans un univers très agréablement recréé.