Si, comme PRBK, vous avez maté la série française La Révolution sur Netflix, alors vous avez certainement remarqué les inexactitudes historiques. Plusieurs internautes et médias ont critiqué le show pour toutes les erreurs qui s'y sont glissées. Mais Aurélien Molas, le co-créateur et showrunner, a rappelé que réécrire l'Histoire de la révolution française était voulue puisque c'est une uchronie. "Quand on a envoyé le synopsis de La Révolution à Netflix c'était presque pour se faire remarquer tant notre projet nous semblait trop fou" a-t-il même avoué au Figaro.
Celui à qui l'on doit aussi la série Une île avec Laetitia Casta sur Arte a tout de même fait appel à une amie et experte du XVIIIème siècle, Marine de Cénival, pour garder des vérités historiques tout en donnant une autre version de l'Histoire. "Marine a complètement compris notre démarche et notre refus de nous cadenasser dans les faits minute par minute comme Un peuple et son roi de Pierre Schoeller" a ainsi expliqué Aurélien Molas.
Se confiant aussi au HuffPost, il a ajouté qu'en plus d'une consultante historienne, il s'était "inspiré de tous les éléments que j'ai pu lire qui décrivent des scènes du quotidien de la Révolution – même celles décrites un peu plus tard par Anatole France dans Les Dieux ont soif". "Ensuite j'ai surtout fait confiance au romanesque et à mes personnages" a-t-il affirmé.
Du coup, celui qui a imaginé trois saisons pour La Révolution n'est pas surpris par les critiques sur les inexactitudes historiques. "Je m'y attends totalement. C'est une question que je me suis posée avant même de concevoir la série. J'avais évidemment un souci de crédibilité par rapport à cette époque, autant dans le récit que dans la mise en scène" a ainsi indiqué Aurélien Molas, "Mais même aujourd'hui, on s'appuie sur des tableaux qui sont déjà des réinterprétations en un sens : l'artiste a pu y réajuster la lumière, un décor, etc".
"En France, on a tellement du mal à s'amuser et à s'approprier notre Histoire" a-t-il souligné, "Il y a un devoir créatif qui n'a pas été totalement opéré à mon sens" car "là on parle de fiction, de romanesque et je ne voulais pas m'interdire de raconter cette histoire".
Aurélien Molas a précisé : "Je crains ces critiques oui, même si elles donneront lieu à des débats qui n'ont pas fondamentalement de sens pour moi". "Même si on dit 'voici la véritable histoire de la Révolution française', c'est de la provocation amusée. Si ce second degré n'est pas bien reçu par certains historiens, c'est dommage pour eux" a-t-il déclaré, "ils n'apprécieront pas la série pour ce qu'elle est, c'est à dire avant tout la trajectoire d'une jeunesse en révolte".