Elle arrive enfin en France ! Prévue à l'origine pour Disney+, la série Love, Victor a finalement atterri sur la plateforme Hulu aux Etats-Unis pour le mois des fiertés en juin 2020. C'est donc sur Star, le nouvel univers dispo sur Disney+, que les 10 épisodes de la saison 1 (la saison 2 est en cours de production) sont maintenant disponibles. Le pitch ? Victor et sa famille viennent de s'installer à Atlanta. Le jeune homme est un peu perdu concernant sa sexualité et va échanger des messages avec Simon (Nick Robinson), dont on a découvert la belle histoire au cinéma en 2018 dans le film Love, Simon. Il s'agit du premier grand rôle de Michael Cimino, 21 ans, qui a dû se battre pour le décrocher.
Comment s'est passée la période de casting pour Love, Victor ?
Michael Cimino (Victor) : Je ne me souviens même plus quand j'ai auditionné pour la première fois, mais ce n'est que 2 ou 3 mois plus tard que j'ai eu le rôle. C'était un processus très émouvant pour moi car je savais que je devais jouer ce rôle. Je voulais le faire, faire partie de ce projet. Je savais qu'il allait apporter un changement important. Mais ça a pris longtemps, beaucoup d'entraînement et d'essais, mais j'ai été très persistant. Et j'ai eu la chance que ça se réalise. C'était un sacré processus !
George Sear (Benji) : Je crois que c'est environ un mois après que tu aies eu le rôle qu'on s'est rencontrés. J'avais envoyé une audition depuis l'Angleterre et puis je suis venu pour une lecture ensemble. On a senti tout de suite que ça se passait bien entre nous. On a une alchimie assez naturelle qui a évolué depuis qu'on se connaît mieux. J'aime bien le fait que Benji adore la musique, comme moi, donc ça m'a permis de mieux comprendre le personnage. J'ai même écrit une chanson comme si j'étais le personnage, que j'ai envoyée avant même de rencontrer Michael. Après ça, j'ai dû attendre environ un mois avant d'apprendre que j'avais le rôle et, évidemment, j'étais aux anges quand j'ai appris que c'était bon.
Avez-vous hésité à jouer un personnage gay alors que vous ne l'êtes pas dans la vie ?
George Sear : Je n'ai jamais hésité. Je ne me suis pas posé la question. Je pense que les choses ont évolué. Ce qui est important, c'est d'honorer le personnage que l'on joue. Pour moi, ce personnage a une connexion avec un autre être humain, c'est comme ça que je le vois.
On m'a déjà dit : "Tu ne devrais pas jouer un personnage gay pour ton premier rôle"
Michael Cimino : Je pense que les choses ont évolué, surtout ces dernières années, mais je dois dire qu'on m'a déjà dit : "Tu ne devrais pas jouer un personnage gay pour ton premier rôle, il ne faut pas que les gens te choisissent uniquement pour des rôles gays". C'est un mensonge, et si certains jeunes acteurs entendent ça, il faut qu'ils sachent qu'on leur ment et que la personne qui lui dit cela a certainement pas mal de préjugés. J'ai entendu cela et ça ne m'a pas empêché de me lancer et d'avoir le rôle. Ça n'a pas du tout eu d'incidence sur moi. Je suis tellement heureux d'avoir eu l'opportunité de pouvoir faire de mon mieux et de représenter la communauté LGBTQ+ d'une façon qui est juste.
Quel genre de réaction avez-vous eu de la part du public américain ?
George Sear : J'ai reçu tellement de messages. C'est génial que les jeunes de la communauté LGBTQ+ aient aimé la série. Il n'y a pas beaucoup de représentation à l'écran donc c'est super d'avoir eu la chance de jouer ce personnage et que les gens aient accroché et te contactent. C'est une chose touchante, ça ne m'était jamais arrivé avant. C'est une des choses qui est géniale dans ce travail.
Michael, vous avez dit vous être inspiré de votre cousin, qui est gay. Qu'était-il important de montrer à travers le personnage de Victor ?
Michael Cimino : Pour moi, il était important de montrer à quel point c'était difficile. Pour lui, son coming-out n'a pas été une chose facile. C'est très compliqué de faire son coming-out. Je voulais montrer ça le plus justement possible, montrer la douleur, les épreuves que traversent les personnes de la communauté LGBTQ+ tous les jours. Et aussi montrer ce qu'ils doivent traverser pour être ce qu'ils sont vraiment. C'était sûrement la chose la plus importante à montrer pour moi.
Quelle était la chose la plus compliquée pour vous sur le tournage ?
George Sear : L'une des choses les plus difficiles était l'accent ! J'avais utilisé un accent américain pour l'audition (il est Britannique, ndlr) mais je voulais bien le maîtriser pour jouer ce personnage, donc c'était mon premier challenge.
Michael Cimino : Sur le tournage, tout était assez cool, donc même s'il y avait des challenges, ce n'était pas au point que j'avais peur. Le plus dur, c'était la pression que je me suis mise à moi-même pour bien représenter la communauté. Je me suis donné à fond ! Si je me plantais, je n'étais vraiment pas digne de jouer ce personnage.
Love, Victor veut vraiment faire passer le message qu'il faut être soi-même
Quel message Love, Victor passe-t-elle aux jeunes ?
Michael Cimino : Love, Victor veut vraiment faire passer le message qu'il faut être soi-même. Ce n'est pas que ce n'est pas important mais, ce que les autres personnes pensent de toi ne doit pas affecter qui tu es. Tu dois être toi-même chaque jour pour le reste de ta vie. C'est l'une des plus belles choses de la série, c'est ce que je préfère. J'espère que ça va donner aux gens assez de courage pour être ce qu'ils sont. C'est difficile d'être soi-même ! Il faut être super courageux, surtout quand on vit dans un endroit où ce n'est pas accepté, mais ça vaut le coup d'être libre.
Propos recueillis par Aubéry Mallet lors d'une table ronde avec des médias internationaux.