Purebreak : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Oscar Anton : J'ai 21 ans. Je suis Français et je chante en anglais. Aujourd'hui, je défends mon premier EP.
À l'âge de 13 ans, tu as une révélation lors d'un concert de Coldplay. Que s'est-il passé à ce moment-là dans ta tête ?
C'était assez particulier parce que c'était pour l'anniversaire de mon papa, le 7 septembre 2009. J'ai adoré ce concert au Parc des Princes, mais à la fin de la chanson "Viva la vida", Chris Martin s'est allongé sur le devant de la scène et tout le public a repris en choeur le refrain. J'avais 13 ans et j'étais comme un dingue en regardant ça. C'était fou et c'est à ce moment précis que je me suis dit que c'était ça que je voulais faire, composer des chansons et chanter. Un vrai déclic.
Au départ, tu as une formation classique. Du coup, quel a été l'élément déclencheur pour que tu t'intéresses à l'univers pop/folk électro ?
Je suis sorti du Conservatoire aux alentours de 12-13 ans et j'ai ensuite commencé la guitare que j'ai appris grâce à des tutos sur YouTube. C'est à ce moment-là où je me suis rendu compte que le classique ne comprend pas des mélodies qui me font danser et chanter. Je ne regrette pas cette formation car elle est hyper importante, mais j'ai commencé à prendre goût à la pop. J'ai aussi découvert que cet univers est mon truc via Coldplay, Robbie Williams et Bob Marley. J'ai aussi joué pas mal de morceaux de Calogero. J'avais besoin de ce côté un peu pop et de chansons populaires.
Tu as fait partie d'un groupe, Youngmotion. Tu as arrêté cette collaboration parce que tu avais besoin de t'épanouir seul ?
Je pense oui. C'était super avec Youngmotion, mais c'était très rock. Et puis c'était l'époque des groupes de lycéens, je trouvais ça cool parce que je voulais qu'on soit les nouveaux BB Brunes. Sauf qu'au bout d'un moment, je sentais que je voulais faire de la pop. J'avais vraiment envie d'accomplir un projet seul. Ça me plaisait d'écouter mes potes, mais je sentais qu'il fallait que je fasse mon truc. Eux ne composaient pas trop, contrairement à moi. On s'est séparé à la fin de notre concert au Bataclan.
Tu te sens plus libre aujourd'hui ?
Complètement. Je me sens surtout plus libre dans la composition car je suis seul pour écrire mes titres. Je me sens complètement libre de faire ce que je veux et j'ai de la chance aussi aujourd'hui que mon label me laisse une liberté totale. Il me fait confiance.
Hormis Coldplay et Robbie Williams, quelles sont tes influences musicales ?
J'ai écouté pas mal de rock comme Artic Monkeys, Muse, The Kooks. Ils m'influencent encore tous les jours, j'adore ce groupe là. Mais aussi du Ed Sheeran et Dua Lipa, que j'aime beaucoup. En parallèle, j'écoute de l'électro et du rap. J'adore Petit Biscuit, Flume, Bigflo & Oli, Nekfeu et IAM. J'ai des influences vraiment différentes.
Avec quels artistes rêverais-tu de collaborer ?
J'aimerais collaborer avec un artiste qui est connu, mais pas tant que ça. Il s'appelle Raleigh Ritchie. Il a d'ailleurs joué dans "Game of Thrones". J'adorerais aussi travailler avec Dua Lipa, Ed Sheeran et Coldplay.
"Voices", ton premier single, est assez léger et surtout envoûtant. En l'écrivant, est-ce que tu t'es dit qu'il pourrait devenir un tube ?
C'est une bonne question. En fait, j'essaie de penser toutes mes chansons comme un possible single. Quand j'ai écrit "Voices", je me suis dit que ce morceau était efficace notamment quand je l'ai écouté pour la première fois et que je me suis mis à danser sur ma chaise. Ce morceau avait cette évidence-là.
Il s'adresse à ton public, quel message as-tu envie de lui faire passer ?
C'est pour leur dire : 'Je suis un mec sympa, venez on va chanter et danser tous ensemble lors d'un concert'. Je prépare beaucoup mes concerts, j'essaie qu'ils soient vivants et qu'il y ait une interaction avec le public. Ce que j'attends maintenant c'est d'avoir mes dates et de pouvoir les annoncer.
Ton EP sort aujourd'hui, comment le définirais-tu ?
Il est positif. J'ai essayé de le faire comme je le sentais. Quand je compose une chanson, je me dis : 'Est-ce que les gens vont pouvoir la chanter avec moi ?'. Je pense toujours au live à ce moment-là, c'est d'ailleurs de ça dont parle mon single "Voices". Il dit que j'ai envie de rencontrer mon public et de jouer sur scène. J'ai l'impression que tout le monde peut se retrouver dans mon EP dans le sens où c'est quelque chose d'assez accessible et de populaire. Il y a aussi cette dualité entre des chansons un peu dansantes et plutôt calmes. "Kiss" est d'ailleurs une ballade.
Sur ton EP, tu ne chantes qu'en anglais. Prépares-tu un titre en français ?
Pas vraiment, ce n'est pas prévu. Le fait de chanter en anglais est voulu. Je pense que ça vient de mes inspirations anglo-saxonnes, mais c'est surtout que je me considère compositeur avant d'être auteur. Je conçois comme ça mes chansons et je me dis que le public français va d'abord écouter la musique sans comprendre le texte. Il va donc se faire un avis sur la chanson tout de suite. J'ai vraiment envie de transmettre des émotions et que chacun se fasse son propre film sur la chanson. Du coup, chanter en anglais a cette facilité là, mais je ne néglige pas pour autant mes textes.
T'es-tu inspiré de ta vie personnelle pour ton EP ?
Bien sûr. Mes chansons font parties de moi, elles sont inspirées de ce que j'ai vécu. "Voices" reflète le fait que j'avais juste envie d'être sur scène et plus dans ma chambre. Un autre titre, intitulé "If You Wait For Me", parle de mon expérience. Quand j'étais en première année d'école de commerce, je savais que je voulais faire de la musique, mais je n'avais rien signé et mon EP n'était pas finalisé. J'ai donc écrit cette chanson pour m'adresser à la musique et lui demander de m'attendre. "Kiss" parle d'une rencontre inattendue. Par exemple, tu peux croiser une personne dans le métro, la trouver jolie et te projeter, mais tu sais que tu n'iras pas la voir parce que c'est un peu étrange. Après, tu ne peux pas t'empêcher de te demander ce qu'il se serait passé si tu étais parti lui parler. "Free" est un hymne à la liberté, c'est pour ça que j'ai invité Abd al Malik sur ce titre. J'adore sa musique et ce qu'il défend, c'était donc hyper important pour qu'il soit sur cet EP.
Dans ton EP figure ta reprise de "Shape of You" d'Ed Sheeran, pourquoi ne pas avoir intégré d'autres reworks à toi ?
Déjà parce que ça a été un énorme tube. Quand j'ai écouté cette chanson, ça me faisait bizarre de me dire que c'était du Ed Sheeran. Du coup j'ai essayé de la reprendre et je l'ai vraiment amené ailleurs. Comme elle est différente du titre d'Ed Sheeran et qu'elle est dans mon style, c'était donc logique qu'elle s'intègre dans mon EP. Et puis c'est aussi un petit clin d'oeil à Ed Sheeran.
En parlant de reworks, comment sélectionnes-tu les musiques que tu reprends, par exemple "Dommage" de Bigflo & Oli, "Havana" de Camila Cabello, "Katchi" de Ofenbach ?
Je ne choisis pas les chansons que j'écoute régulièrement. Par exemple, "Havana" de Camila Cabello, "Ma Dope" de Nekfeu et "Dommage" de Bigflo & Oli, je ne les ai pas sur mon téléphone même si j'adore ces titres. Je les ai un peu redécouverts. Sinon, je mets une playlist sur Spotify, je prends ma guitare et je regarde si des accords peuvent fonctionner et si je peux en faire autre chose. Le but est d'emmener la chanson ailleurs.
Les reprises que tu proposes sont-elles un moyen de te faire connaître plus rapidement ?
Le but est surtout de proposer du contenu régulier aux gens. Pour l'instant, j'ai qu'un titre qui est sorti et on peut l'écouter partout, mais à côté de ça, j'avais envie de proposer plein d'autres trucs en attendant l'EP afin de ne pas faire patienter les gens indéfiniment. Et puis je fais de la musique tout le temps dans ma chambre alors dès que j'ai un truc, j'ai envie de le partager.
Tu as eu le privilège de faire la première partie de Christophe Maé, quel souvenir gardes-tu de ce moment ?
C'était incroyable. C'était la première grosse scène que je faisais, un Zénith ce n'est pas rien. C'était un rêve pour moi alors quand Christophe Maé m'a proposé de faire une petite tournée des Zénith avec lui, j'étais comme un fou. Même si les gens n'étaient pas là pour moi, c'était un défi de leur plaire et j'ai adoré ça. Cette expérience m'a vraiment confirmé que je voulais faire ce métier.
Appréhendes-tu la médiatisation et le fait que ta vie privée va être exposée aux yeux de tous ?
Je pense qu'il faut savoir poser des limites. Pour ma part, ma vie privée restera privée, mais je n'aurais aucun problème à parler de mon parcours. Par exemple, quand j'apprécie un artiste, j'aime bien aller voir ses interviews et qu'il me donne des conseils. Pour en revenir à la vie privée, il faut être assez cool là-dessus, mais ça ne me fait pas peur. Il faut savoir ce qu'on veut.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.