En 2000, Dawson diffusait à la télévision américaine le premier baiser entre deux hommes. 20 ans plus tard, le monde de la télévision et du cinéma a fait du chemin en matière de représentation, certains studios plus que d'autres. Ces dernières années, Disney n'a pas brillé en la matière. Studio "familial" par excellence, il a parfois manqué d'audace et a été largement critiqué pour ses choix.
Quiconque suit un peu l'actualité du cinéma le sait : Disney n'est pas vraiment au point quand il s'agit de mettre en avant des personnages LGBTQ+. GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation, association américaine qui dénonce les discriminations à l'encontre des personnes LGBT dans les médias) a publié l'an dernier une étude qui place le studio tout en bas de la liste en matière de représentation. "Walt Disney Studio a l'histoire la plus faible quand on parle d'inclusion LGBT comparé à tous les autres studios" peut-on lire dans ce rapport qui rappelle qu'en 2018, aucun des films distribués par la firme n'a passé le test Vito Rosso (un test qui se cale sur le modèle du test de Bechdel et est destiné à évaluer la représentation des personnes LGBTQI+ notamment au cinéma).
Ce qui est reproché à Disney ? Le fait d'inclure des personnages LGBT mais uniquement dans des intrigues minimes, pour quelques secondes. Ce fut par exemple le cas dans Avengers : Endgame où un personnage non-nommé évoquait la perte de son mari, dans Star Wars : L'Ascension de Skywalker dans lequel deux femmes s'embrassaient au deuxième plan ou bien dans le remake de La Belle et La Bête où LeFou partageait une danse avec un homme.
Côté film d'animation, ce n'est pas mieux. En février dernier, Pixar annonçait son premier personnage ouvertement LGBT dans En avant, sorti en salles avant le confinement. Là encore, le personnage en question, une agent de police lesbienne doublée par Lena Waithe, ne faisait une apparition que de quelques secondes. Le film avait été censuré dans plusieurs pays de Moyen-Orient comme le Qatar ou bien l'Arabie Saoudite à cause de cette scène.
La plateforme Disney+ n'est pas non plus à l'abri des controverses. En février, on apprenait que la série Love, Victor, spin-off du film Love, Simon, ne serait finalement pas disponible sur la plateforme car la série, qui met en avant un adolescent gay, aurait été considérée "pas assez familial" pour Disney+.
Et si les choses étaient sur le point de changer ? Out est en tout cas un pas en avant pour le studio. Steven Clay Hunter a écrit et réalisé ce court-métrage d'animation inspiré de sa vie. Animateur depuis les années 90 (il a travaillé sur Wall-E, Toy Story 4 ou encore Le Monde de Némo), il déroule dans les 9 minutes que dure l'histoire le coming-out de Greg. En couple avec Manuel, Greg n'a fait son coming-out auprès de ses parents qui souffrent de la distance qu'il a mis entre eux en ne voulant pas leur annoncer la vérité. Alors qu'il est sur le point de déménager avec son amoureux, Greg se retrouve subitement dans la peau... de son chien Jim. Une expérience qui le pousse à ne plus dissimuler sa sexualité auprès de ses proches. Une histoire remplie d'humour et d'émotion qui pourrait bien faire pleurer les grands et informer les plus jeunes.
Un court-métrage en tout cas bien accueilli par les abonnés de la plateforme qui saluent la qualité des dessins mais aussi de l'histoire :
Evidemment, Out n'est qu'un premier pas dans la bonne direction. On espère que Disney va continuer dans cette voie et inclure plus de représentations dans ses films, animés ou non. Le studio a d'ores-et-déjà annoncé qu'il présentera son premier super-héros gay dans le film The Eternals, le prochain Marvel.