
Après avoir été lu par 1,5 million de lecteurs en France, Tout le bleu du ciel - immense carton littéraire signé Melissa Da Costa, a eu le droit à son adaptation en téléfilm. Et là encore, le succès a été au rendez-vous. Aussi, après avoir été suivi par 3,5 millions de téléspectateurs sur TF1 le 27 janvier 2025, ce projet porté par Hugo Becker et Camille Lou est actuellement le film le plus regardé sur Netflix.
Une belle aventure qui fait le bonheur de l'autrice, mais qui n'a pas toujours été une évidence. Auprès d'Allociné, Melissa Da Costa - l'écrivaine la plus lue de France, a confessé qu'au cours de la production, il lui était arrivée de ne pas être à l'aise avec certains choix créatifs de Claire LeMarchal, la scénariste. Et pour cause, en plus d'avoir supprimé de nombreux passages du roman composé de 840 pages, cette dernière a rajouté quelques séquences.
Or, même si Melissa Da Costa avait toujours souhaité laisser carte blanche à Claire LeMarchal, cela ne l'a pas empêché de mettre du temps à en digérer certaines, dont la scène du karaoké. Souvenez-vous, dans cette scène qui n'existe pas dans le livre, les deux héros, Joanne et Emile, voient leur relation passer un cap alors qu'ils chantent a capella sur Tu m'oublieras de Larusso.

Un clin d'oeil un peu grossier à la maladie d'Emile et un rapprochement un peu forcé, que l'autrice a dû apprendre à accepter. "Dans un scénario, il n'y a pas de visages, il n'y pas le jeu des acteurs, il n'y a pas les émotions, ni la musique ou tous les jeux de lumière, a-t-elle rappelé afin de contextualiser la raison de sa défiance. Il y a une scène qui me faisait très peur, c'était celle du karaoké. Je trouvais que cette scène était à l'opposé de Tout le bleu du ciel."

En cause ? "Dans le roman, ils font de la pleine conscience en buvant du thé vert", a-t-elle expliqué. Une réécriture troublante pour Melissa Da Costa qui, malgré tout, a tenu à rester en retrait et ne pas imposer ses convictions : "Je me suis dit que Claire avait l'air d'avoir senti le truc, donc je lui ai fait confiance. Mais jusqu'à ce que je voie le film, j'avais très peur de cette scène."
Une peur qui s'est finalement envolée en découvrant le résultat final à l'écran. "Elle est géniale cette scène. Pour ma mère, c'est d'ailleurs la plus belle scène du film", s'est-elle exclamée. Et ce n'est pas la seule qui a su la faire vibrer : "Celle de Noël où l'un des personnages dit à Joanne 'on fêtera Noël autant de fois que tu le veux', n'existe pas dans le roman. Et c'est LA phrase qui a touché tout le monde."

De quoi faire dire à l'écrivaine : "Ça montre bien que, quand on comprend l'âme d'un roman, on peut prendre quelques libertés sans dénaturer l'histoire".

Un très beau compliment qui devrait faire plaisir à Claire LeMarchal et qui, on l'espère, calmera les lecteurs les plus bruyants. Depuis quelques jours maintenant, de nombreux fans du roman profitent des réseaux sociaux pour critiquer la qualité du téléfilm qui, selon eux, ne serait pas à la hauteur du livre. Au contraire, cette adaptation est jugée comme trop éloignée de l'œuvre d'origine, ce qui trahirait ainsi ses idées.
Des attaques si problématiques qu'elles ont forcé Maurice Barthélémy (le réalisateur) à réagir sur Instagram, "Plutôt que de vous défouler sur le film, relisez le livre. Vous verrez, il est fidèle au livre", tandis que Melissa Da Costa a carrément dû couper ses réseaux. Accusée de ne pas avoir su protéger son histoire, l'autrice a donc préféré "désactiver les commentaires" pour ne voir plus "que du positif" face à la haine en ligne à laquelle elle était confrontée.