Lancée en 2017 avec une saison 1 haletante, Mindhunter n'a plus donné signe de vie depuis 2019 et la mise en ligne par Netflix de la saison 2. Une véritable surprise quand on sait que cette série créée par Joe Penhall est l'une des plus appréciées de la plateforme de streaming du côté des abonnés et des critiques (elle est notée 96% sur Rotten Tomatoes, un score extrêmement élevé), et que les acteurs Jonathan Groff, Holt McCallany et Anna Torv s'avouent régulièrement prêts à tourner une suite.
Malheureusement, si l'on se fie aux récents propos de David Fincher (producteur de la fiction et réalisateur de certains épisodes), la situation ne devrait pas évoluer tant les chances de voir une suite être produite sont nulles. Interrogé par le JDD sur l'avenir de Mindhunter, le cinéaste a pourtant rappelé son amour pour cette création originale inspirée des livres Dans la tête d'un profileur (John E. Douglas) et Le tueur en face de moi (Mark Olshaker) en déclarant : "Je suis très fier des deux premières saisons."
Cependant, il l'a ensuite confessé, malgré la passion des spectateurs pour cette série, ceux-ci n'étaient tout simplement pas suffisamment présents lors de la mise en ligne pour convaincre le site de streaming d'aller plus loin. "C'est un show particulièrement coûteux et, aux yeux de Netflix, nous n'avons pas attiré un public assez nombreux pour justifier un tel investissement", a-t-il reconnu.
Une réponse qui nous rappelle une récente déclaration du co-CEO de Netflix face aux attaques régulières des internautes vis-à-vis de sa stratégie, qui n'ouvre même pas la porte à un espoir de retour ailleurs. Là où le créateur d'Uncoupled, annulée par Netflix en début d'année, a rapidement réussi à faire revivre sa série sur Showtime en trouvant un accord avec la chaîne, David Fincher n'apparaît pas motivé à l'idée de se lancer dans un tel combat.
Toujours auprès du JDD, il a simplement admis qu'il comprenait le point de vue de Netflix et qu'il préférait s'attarder sur le positif et avancer. "Je ne leur en veux pas, ils ont pris des risques pour lancer la série, a-t-il rappelé, m'ont donné les moyens de faire comme je le rêvais pour Mank [son film en noir et blanc sur le Hollywood des années 1930] et ils m'ont permis de m'aventurer sur des nouveaux chemins avec The Killer."
Pour faire simple, il n'a aucunement l'intention de se mettre les dirigeants à dos en allant voir ailleurs alors même qu'ils lui permettent de s'amuser : "C'est une chance de pouvoir travailler avec des gens capables d'audace." Tant pis pour les fans.