C'est une crise sans précédent en France et à travers le monde. La pandémie de Coronavirus a mis en pause de nombreuses industries, mené à la fermeture des écoles et de nombreux commerces et, dans le monde, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui sont actuellement confinées à la maison. En France, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé ces mesures de confinement le 16 mars qui sont effectives depuis le 17 mars à 12h et devraient durer (au minimum) jusqu'au 14 avril. En réalité, le confinement pourrait être bien plus long. Mais comment va s'organiser le déconfinement ?
C'est une question à laquelle le Premier ministre, Edouard Philippe, a essayé de répondre en partie. Interrogé à ce sujet par la mission d'information de l'Assemblée nationale, il a expliqué qu'il présentera prochainement une "stratégie de déconfinement" et prévient déjà : "Il est probable que nous ne nous acheminions pas vers un déconfinement qui serait général et absolu, en une fois, partout et pour tout le monde".
Plusieurs critères devront être respectés avant de pouvoir espérer sortir de chez nous. D'abord, et c'est le plus important, le pic de l'épidémie en France devra être atteint et même largement passé. Le but ? Que les hôpitaux et notamment les services de réanimation soient désengorgés. Selon le Conseil scientifique, cela ne devrait pas être le cas avant la fin avril, au plus tôt. Il est donc compliqué de se projeter sur la date du "retour à la normale" pour le moment. C'est pourquoi il n'est pas encore assuré que les élèves pourront reprendre le chemin des écoles le 4 mai, comme envisagé par le ministre de l'Education nationale la semaine dernière.
La sortie de confinement pourrait aussi se faire de façon graduelle. Plusieurs pistes sont étudiées, notamment le déconfinement région par région (en fonction du nombre de cas) et même selon les tranches d'âge. "Nous étudions l'opportunité et la faisabilité d'un déconfinement qui serait régionalisé, ou sujet à une politique de tests, ou en fonction, qui sait, de classes d'âge." confie Edouard Philippe. Une possibilité confirmée par Olivier Véran, ministre de la Santé. Quant à la réouverture des frontières ? Elle pourrait n'avoir lieu qu'à la fin du processus de confinement, soit pas avant "plusieurs mois" selon un membre du gouvernement cité par France Info. Bref, les vacances à l'étranger, ce n'est pas pour tout de suite.
Le déconfinement devrait aussi passer par une augmentation des dépistages comme l'a fait la Corée du Sud. Olivier Véran précise que le nombre de tests va augmenter : nous pourrions arriver à 50 000 tests par jour d'ici la fin du mois d'avril et aller jusqu'à "plus de 100 000" par jour en juin. Le but ? Dépister les personnes malades. Mais l'enjeu est aussi de savoir qui est immunisé ou non par la maladie, rappelle France Info. Seul moyen de le savoir ? Des tests sérologiques, c'est-à-dire par prise de sang. "Nous savons déjà que l'enjeu sera de pratiquer des tests sérologiques pour identifier quels sont les Français qui ont eu la maladie, parfois sans le savoir" a déclaré le ministre de la Santé au JDD. Olivier Véran estime que ces dépistages pourraient être menés "à grande échelle" voire même "sans limite".
Quoiqu'il en soit, nos habitudes vont changer puisqu'il faudra toujours respecter les gestes barrières comme la distanciation ou le lavage des mains, longtemps après la sortie de crise. Le but ? Éviter une deuxième vague de Covid-19 et donc un deuxième confinement.
La France n'est évidemment pas la seule à faire face à la question du confinement et du déconfinement. En Italie (qui est entrée en confinement le 10 mars soit une semaine avant nous), les mesures sont prolongées jusqu'au 13 avril au moins. En Chine, la province du Hubei considérée comme le berceau de la pandémie, permet de nouveau la circulation après deux mois de confinement. A Wuhan et dans sa province où est née la maladie, la quarantaine est prolongée jusqu'au 8 avril. Les habitants sont confinés depuis le 23 janvier.
Au Royaume-Uni, les autorités sanitaires voient un confinement de longue durée, probablement sur six mois. Un épidémiologiste a confié au Sunday Times que la fermeture des écoles et des entreprises pourrait ainsi durer jusqu'à la fin de l'été, même si rien n'est officiel. Quant à l'Allemagne ? Le gouvernement aurait évoqué une sortie de confinement avec des "attestations d'immunité", c'est-à-dire que seules les personnes immunisées pourrait "échapper à certains restrictions" selon Gerard Krause, épidémiologique. Bref, on n'est pas sortis de chez nous.