C'était LA grande interrogation de cette nouvelle saison : "Hero Corp sera-t-elle toujours aussi drôle et intéressante dans son nouveau format de 7 minutes ?" Réponse : Oui et plus d'une fois. Si Simon Astier prenait autrefois le temps d'installer les personnages et les intrigues, il se voit ici obligé d'aller à l'essentiel, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Avec un rythme plus intense, les blagues et les révélations s'enchaînent sans jamais nous perdre en chemin. De plus, l'interprète de John utilise pleinement les avantages d'une diffusion quotidienne en complétant les épisodes de nombreuses intrigues et sous-intrigues, faisant monter les intérêts et révélations au fil des épisodes. De quoi nous passionner et surprendre chaque soir, tout en nous faisant oublier ce format façon "shortcom".
Malgré trois ans d'attente entre la saison 2 et la saison 3, l'humour est toujours aussi efficace. Et si les disputes sont toujours aussi cultes - la scène dans la cabane est tout simplement mythique, bénéficiant par ailleurs de ce nouveau format plus rythmé – ce sont surtout Doug et Mique qui devraient s'attirer les faveurs du public. Tandis que John et Klaus sont trop occupés à grandir, ce nouveau duo nous offre des séquences aussi absurdes que drôles, avec notamment une méthode inoubliable pour passer inaperçu. Comme le dévoile Sébastien Lalanne : "C'est la fin d'une époque dorée. Ils étaient comme des enfants innocents dans le village. Là ils traversent la période de l'adolescence en découvrant que tout n'est pas noir ou blanc, mais qu'il y a aussi du gris." Et ce gris là devrait être au centre de nombreuses situations délirantes.
Mais si l'humour est omniprésent, ce qui nous marque le plus est cette nouvelle ambiance. Alors que l'interprète de Doug révèle : "L'univers est bien plus sombre. Ca se voit d'ailleurs à la lumière et aux décors", force est de constater que les personnages aussi évoluent. Pendant que John se renferme sur lui-même après les dernières révélations sur sa vie, c'est désormais Klaus qui prend sa place de leader. Et comme on peut le découvrir lors d'une scène avec Mac Kormack, il n'est plus le bourrin des premières saisons (même si on a presque assisté à un 'Pinaaaage' lors de l'épisode 4), se préoccupant principalement de tout ce qui se passe autour. Et ils ne seront pas les seuls à évoluer, Jennifer étant aussi au centre d'une drôle de surprise, alors que le plan des super-vilains s'annonce aussi mystérieux que flippant.
Si Sébastien Lalanne affirme que le tournage ressemblait "à l'enfer. Il faisait -10° le jour et -20° dans le château. On devait même sortir dehors pour avoir plus chaud", il précise également que c'est "toujours une incroyable aventure" grâce notamment à des "décors déments, des lieux tellement chouettes et plein d'anecdotes". Et lorsque l'on découvre les premiers épisodes, il est difficile de lui donner tort. Entre un petit village très sympa mais inquiétant, une forêt immense ouvrant de nombreuses possibilités, un magnifique château servant de nouveau QG digne des X-Men ou encore des caves aussi froides que menaçantes, Simon Astier et son "équipe de Warriors" ont encore fait du bon boulot. Bien que Lalanne précise : "On n'a pas assez d'argent pour pas assez de temps. Normalement avec notre budget, Hero Corp devrait être un truc façon Un Gars/Une fille" le travail réalisé sur la lumière et les moindres petits détails est une réussite. La recette ? Le talent des techniciens : "On a du monde derrière qui est là pour empêcher ça. On invente souvent des façons de travailler, on change des techniques."
C'est la seule déception de ces premiers épisodes - même si cette critique est à relativiser, ces derniers ayant été découverts en continue. Si les cliffhangers ne nous ont pas emballés, c'est parce qu'ils ne sont pas extrêmes, intenses ou surprenants. Ils sont sympas et font le job, mais ne nous feront jamais perdre nos ongles. La faute... à son format. Si le rythme est un vrai point positif par moment, il semble aussi contraindre Simon Astier à résoudre des sous-intrigues trop rapidement. Ce n'est pas un réel problème, mais cela rend certains cliffs "inutiles".
Enfin, l'excellente surprise de cette saison 3 se trouve... dans son générique. Si la musique est quasiment la même, tout le reste a changé pour notre plus grand bonheur. Toujours façon comic, Oliver Peru nous offre un rendu visuellement bluffant. Très difficile à décrire, il nous en met cependant plein les yeux, avec des dessins encore plus beaux et réussis. Seule incertitude, on ne sait pas encore si celui-ci sera diffusé chaque soir ou simplement durant la rediff du samedi.
Si ces 3 années d'attente ont été aussi longues que laborieuses pour les acteurs et le public, le résultat nous fait tout oublier. Simon Astier et son équipe ont réellement écrit cette nouvelle année pour les fans, avec de nombreux clins d'oeils et références envers la web-série ou le comic. On rigole sans arrêt, on prend énormément de plaisir devant ces retrouvailles et surtout, on ne cesse d'être surpris. Comme on en a l'habitude, cette nouvelle saison monte encore une fois en qualité et ne perd pas de temps pour nous embarquer dans une aventure pleine de maîtrise, s'annonçant plus folle que jamais.
A noter : S'il faudra attendre le 21 octobre pour découvrir l'épisode 1 de la saison 3 d'Hero Corp, l'épisode 0 devrait être diffusé bien avant. Via la célèbre application de la série, Simon Astier réserve une très belle surprise dans le but de remercier tous les fans pour leur soutien. Rendez-vous donc sur hero-corp.com, pour en prendre plein les yeux d'ici quelques jours...
La saison 3 d'Hero Corp débarquera le 21 octobre sur France 4.