Qui dit nouvelle année dit naturellement nouvelles tendances, et nouveaux challenge. Sur TikTok, c'est clairement la coutume. Et ces trends instantanément virales ne sont pas forcément futiles, loin de là.
La preuve ? Flopée d'internautes célèbrent le mois de janvier à leur manière : façon "JanuHairy". Soit une astucieuse combinaison entre "January" et "Hairy" : le janvier poilu, en somme. Il s'agit simplement pour les internautes de rappeler une chose, post et photos à l'appui : l'épilation n'est PAS une obligation. Malgré ce qu'imposent les diktats de beauté. C'est dit.
Arborer ses poils, c'est un vrai défi. Pour les femmes s'entend, car le poil au féminin est encore un tabou dans notre société actuelle. La preuve : dans combien de films et de séries avez-vous déjà vu une protagoniste les arborer, "au naturel" ? Si vous commencez à réfléchir, c'est déjà mal barré.
D'où l'utilité de cette trend de janvier !
Sur TikTok, la tendance du JanuHairy cumule des millions de vues. Et les messages mis en avant par les utilisatrices sont éloquents : "Ne laissez pas les mecs commenter votre pilosité", "Mesdames, si un homme vous dit qu'une fille avec des poils, c'est dégoûtant, dites-lui qu'un mec avec des poils l'est aussi". Dans tous les cas, le message est limpide.
Et ce n'est pas tout. Sur Instagram aussi, où les militances féministes prennent mille et une formes, le hashtag correspondant décolle avec plus de 13 000 publis. En 2019 déjà, le Januhairy faisait des émules. On se rappelle des premiers posts initiés par Laura Jackson, une étudiante britannique.
"Au départ, j'ai laissé pousser les poils dans le cadre d'une performance pour mon diplôme de théâtre en mai 2018. Après quelques semaines, je m'y suis habituée et j'ai commencé à aimer mes poils et à apprécier de ne pas avoir à les enlever régulièrement. Je me suis sentie plus libre", témoignait alors la jeune femme. Qui ne s'attendait vraiment pas à fédérer autant !
Signe de la force décomplexante d'un mot clé ? Certainement, mais aussi, vrai mouvement générationnel. La preuve, nous rappelle à raison le magazine féministe Causette, l'une des figures emblématiques de cette mise en avant de la pilosité féminine n'est autre que Angèle, dans le clip de Balance ton quoi. Dans cette vidéo, la jeune chanteuse belge arborait fièrement ses poils d'aisselles. Quitte à échauder les machos.
Arborer le poil, c'est un geste militant : une façon pour les meufs de normaliser ce qui devrait l'être. Et Jade Debeugny autrice du passionnant "Le poil féminin à l'écran", de s'interroger : "Est-ce quelque chose de catégorisé comme transgressif, le poil, peut un jour retomber dans la norme ? Et est-ce que la revendication militante du poil accélère ou ralentit ce processus ? Comment permettre cette banalisation ?".
"Personnellement, je pense que toutes les démarches sont bonnes à prendre, de la mise en avant féministe du poil à sa normalisation, sans discours dédié".