Sorti en 2013, La Reine des Neiges a été un succès à plus d'un titre. Un succès au box-office d'abord : le film doublé par Idina Menzel et Kristen Bell en version originale a remporté plus 1,2 milliard de dollars et est devenu le plus gros succès de Disney dans le monde (avant d'être dépassé par Le Roi Lion sorti cet été). Autre succès du long métrage, le message qu'il a apporté : l'acceptation de soi et de ses différences. La suite donne une autre leçon, toute aussi importante.
Pendant (très) longtemps dans les films Disney (et pas que), la recherche de l'amour et du Prince Charmant était un thème central. Dans La Petite Sirène par exemple, Ariel quittait tout et sacrifiait même sa voix pour retrouver son Prince, Eric. Dans La belle aux bois dormant, Aurore ne pouvait compter que sur le baiser de son Prince pour se réveiller d'un long sommeil. Un mythe dépassé et réducteur qui n'a plus sa place dans les films d'animations des années 2010. Et ça, Disney l'a bien compris. Depuis quelques années, les films d'animation du célèbre studio ont évolué, en plaçant au centre de l'action des héroïnes indépendantes et en supprimant tout simplement le "love interest" masculin comme dans Rebelle, La Reine des Neiges ou Vaiana.
Plus mature, La Reine des Neiges 2 permet une nouvelle fois à Disney de donner quelques leçons aux enfants et à leurs parents. Non, le studio n'a, malheureusement, pas décidé d'inclure une amoureuse pour Elsa malgré les demandes des fans mais s'attaque à la masculinité toxique en montrant un contre-exemple retentissant avec le personnage de Kristoff.
Dans le film qui se déroule 3 ans après les événements du premier volet, Kristoff est plus que jamais l'allié et le partenaire idéal pour Anna. Le personnage doublé par Jonathan Groff en version originale est l'exemple à suivre pour de nombreux garçons, petits et grands : un homme qui n'a pas peur ni honte d'évoquer ses sentiments et qui est présent pour aider celle qu'il aime, pas pour la sauver. Deux moments du film illustrent particulièrement cela.
Dans le premier, Kristoff chante un solo, J'ai perdu le nord (Lost in the Woods en version originale) dans lequel il parle de ses sentiments. "Nous avons l'habitude que ce soit l'homme qui laisse la femme et qu'elle chante une chanson triste à ce sujet. C'est l'inverse ici quand Anna part seule pour protéger sa soeur et c'est l'homme qui reste avec ses sentiments de frustration et d'amour réprimé qu'il exprime en chanson. J'adore le fait que les hommes et les garçons puisse comprendre qu'ils peuvent s'exprimer de la même façon" a confié Jonathan Groff.
Kristen Bell, de son côté, évoque une autre moment qui combat la masculinité toxique : une scène lors de laquelle Kristoff vient en aide à Anna lors d'un moment délicat. "Il ne dit pas : 'Je suis là, je vais arranger les choses'. Au lieu de cela, il la regarde et lui dit : 'Je suis là, de quoi as-tu besoin' ?" s'est souvenue l'actrice lors d'une interview donnée à Jimmy Fallon. "Je suis heureuse du message que cela donne aux petits garçons" ajoute la star.
S'il y a encore beaucoup de chemin à faire du côté de la représentation LGBT+ du côté de Disney, le studio franchit un nouveau cap avec La Reine des Neiges 2. Et on ne peut qu'applaudir la décision du studio et des scénaristes du film.