
En 2023, Netflix voyait la comédie débridée Acharnés remporter l'Emmy Award de la meilleure mini-série. Un exploit reproduit en 2024 puisque c'était la passionnante (et déroutante) Mon petit renne qui repartait cette fois avec la récompense. Et visiblement, l'édition 2025 devrait ENCORE permettre à la plateforme de streaming de régner sur cette catégorie.
Le 13 mars dernier, c'est la série Adolescence qui a été mise en ligne. Une production en 4 épisodes qui suit l'arrestation d'un ado de 13 ans après le meurtre de l'une de ses camarades de classe et les conséquences de cette affaire sur sa famille et toute une ville. Or, là où cette histoire est déjà bouleversante sur le papier, elle prend une ampleur encore plus impressionnante grâce à sa mise en scène.
Afin d'immerger le public dans ce terrible drame, Stephan Graham (acteur/créateur) a en effet eu l'idée de le tourner... en plan séquence. Autrement dit, chaque épisode a été tourné en une seule prise et il n'était donc pas possible pour les techniciens ou comédiens de faire la moindre erreur sur le plateau. Car oui, comme l'a assuré Netflix, contrairement au film 1917 de Sam Mendes, il n'y a eu aucune tricherie durant la production : "Si vous ne voyez pas de raccords ni de montage, c'est qu'il n'y en a pas. Chaque épisode a été filmé en temps réel, en un seul plan-séquence. Promis !"

Une production ambitieuse, qui a donc offert un défi fou aux équipes. "Il était initialement prévu de filmer chaque épisode en entier dix fois (une fois le matin, une fois l'après-midi, sur cinq jours), a précisé le site de streaming. Mais en réalité, plusieurs tentatives ont échoué et il a fallu recommencer, si bien que certains épisodes ont nécessité bien plus de dix prises."
Résultat ? Si c'est la 2ème prise tournée le premier jour qui a été gardée pour l'épisode 1, la suite de la série a été nettement plus éprouvante pour tout le monde. Aussi, l'épisode 2 est porté par la 13ème prise, l'épisode 3 est porté par la 11ème prise et l'épisode 4 est porté par la 16ème prise. Et chacune d'elles a été mise en boîte... le 5ème et dernier jour de tournage.

De quoi nous permettre de mesurer la charge de travail qui a été nécessaire, d'autant que celle-ci aurait laissé des traces. Et ce n'est pas Ashley Walters qui nous contredira. Casté pour incarner Luke Bascombe, l'acteur a confessé auprès d'Independent qu'il avait souffert comme rarement durant la production d'Adolescence, au point de "put*in de regretter" d'avoir accepté le projet.

"Chaque jour, et Phil Barantini (réalisateur) vous le dira, j'étais en pleurs, a révélé le comédien, sujet à de nombreuses crises de panique. Tous les jours, je rentrais à la maison et je pleurais au-dessus de mon script".
Ashley Walters a par la suite reconnu que "filmer Adolescence était la chose la plus difficile" de sa vie. "J'étais si peu sûr de moi et ça exigeait énormément, a-t-il soufflé. J'ai dû apprendre l'intégralité du scénario. Et j'avais en plus beaucoup de choses à dire dans le premier épisode. Je dirigeais beaucoup de choses, avec beaucoup de jargons policiers".