
Chaque semaine, Severance confirme un peu plus son statut de "meilleure série de science-fiction du moment". Comme nous l'a prouvé Jessica Lee Gagné avec l'épisode 7 de la saison 2, elle sait aussi bien nous passionner à travers sa mythologie remarquablement pensée, que sa réalisation aussi créative qu'inventive. Elle invente ses propres codes pour notre plus grand bonheur.
Pourtant, si cette création de Dan Erickson, portée par Adam Scott, Britt Lower ou encore John Turturro, fait le bonheur du public, celle-ci ne serait rien sans une autre série du genre. Auprès du New York Times, le showrunner de Severance a en effet confessé que c'était Black Mirror qui avait servi de déclencheur au moment d'imaginer ce concept. Et plus particulièrement, l'épisode White Christmas, un spécial diffusé entre les saisons 2 et 3 en 2014.
Souvenez-vous, cet épisode écrit par Charlie Brooker voyait Jon Hamm (Mad Men) se retrouver au centre de trois histoires, toutes liées entre elles. Et dans l'une de ces histoires, on le suivait au sein de Smart Elligence, une entreprise qui mettait au point des Cookies, à savoir des copies numériques des consciences de ses clients. Le but du personnage Jon Hamm était de dompter ces Cookies pour qu'ils comprennent qu'ils ne sont pas réels, et travaillent au service de leur vrai propriétaire. La perception du temps de ces copies y était totalement rompue pour mieux les casser et les isoler, afin de les soumettre.

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Un concept fort qui, vous l'aurez remarqué, se rapproche (un peu) de celui de Severance. Rien d'illogique selon Dan Erickson, tant il a été fortement marqué par ce visionnage à l'époque. "Je me souviens m'être senti glacé, et effrayé après avoir regardé cette idée dévastatrice d'avoir à subir cette éternelle solitude", a-t-il confié au journal. Un sentiment qu'il a d'ailleurs mis en scène dès l'épisode 1 de sa propre création quand Helly tente de fuir l'étage des dissociés qu'elle découvre pour la première fois.
"C'est un vrai cauchemar de réaliser que vous revenez constamment au point de départ après avoir pourtant tenté de prendre la fuite, et de réaliser que vous êtes véritablement coincé dans cet espace liminaire, avec sa logique cauchemardesque", a-t-il ajouté.


Cependant Black Mirror n'a pas été la seule inspiration d'Erickson et Ben Stiller (producteur) au moment de concevoir Severance. L'esthétique du film Dans la peau de John Malkovich avec ces grands décors a également servi à imaginer les locaux déstabilisants de Lumon (de grands espaces pour de petits bureaux), tandis que le propos du film Brazil a permis d'imprimer celui de la série avec des travailleurs sans liberté contrôlés par des patrons totalitaires (sentiment d'autant plus flagrant dans l'épisode 7 de cette année).
Des références parfaites pour un résultat incroyable.