Il faut se l'avouer, Amazon Prime Vidéo ne peut pas vraiment concurrencer Netflix en ce qui concerne le nombre de séries originales lancées chaque semaine. Mais cela ne veut pas dire que la plateforme ne propose pas des contenus de qualité. D'accord, il y a eu quelques petits loupés (coucou Deutsch les Landes) mais il ne s'agit quand même que d'une fraction des contenus proposés. Avant même l'arrivée d'Amazon Prime Vidéo en France, Amazon Studios lançait aux Etats-Unis The Man in the High Castle, l'une de ses plus grandes réussites, même si elle n'est pas celle dont les médias parlent le plus.
Chez PRBK, ça fait déjà plusieurs années qu'on clame notre amour pour cette uchronie flippante et captivante, adaptée du roman Le Maître du Haut-Château de Philip K. Dick. La saison 4 qui est la dernière et est disponible en intégralité dès ce vendredi 15 novembre est l'occasion parfaite pour évoquer une nouvelle fois cette oeuvre immanquable.
Si The Man in the High Castle fascine, c'est d'abord par son postulat : on se retrouve plongés dans le début des années 60. Mais dans ce monde-là, la réalité est différente du nôtre : l'Allemagne nazie a remporté la Seconde Guerre Mondiale et les Etats-Unis sont divisés entre le Reich, toujours mené par Hitler, et l'empire Japonais. Joe (Luke Kleintank) est envoyé par l'Obergruppenführer John Smith (Rufus Sewell) pour une mission délicate : infiltrer la Résistance qui a en sa possession un film montrant une réalité alternative où les Alliés ont battu l'Allemagne. Après l'assassinat de sa soeur, Juliana Crain (Alexa Davalos) qui vit à San Francisco (et donc dans les Etats Japonais du Pacifique) reprend le flambeau et va tout faire pour apporter le film dans la zone neutre.
Dans une société où les extrêmes gagnent du terrain, The Man in the High Castle ne peut que nous faire réfléchir aux dérives auxquelles nous pourrions être amenés à être confrontés. Mais cette série qui réécrit l'histoire nous a aussi bluffés par les nuances qu'elle a su apporter à ses personnages, jamais uni-dimentionnel. Par exemple John Smith, le plus salaud de tous les salauds de la télé réunis. Leader nazi aux méthodes sanglantes, il s'est révélé au fil des épisodes être l'un des personnages les plus touchants de la série. On a même ressenti de l'empathie pour lui. DE L'EMPATHIE POUR UN NAZI !
Plus qu'un simple drame historique, The Man in the High Castle touche aussi... à la science fiction. Car en réalité, l'un des héros a le "pouvoir" de voyager entre les dimensions. Une intrigue qui prend de l'importance au fil des épisodes, la saison 3 tendant encore plus vers la science-fiction : les nazis ayant découvert la possibilité de passer d'un monde à l'autre y ont construit une machine avec laquelle ils souhaitent infiltrer les autres mondes.
La suite de l'article contient des spoilers sur la saison 3 (mais pas sur la saison 4)
La saison 4, dispo dès aujourd'hui sur Amazon Prime, reprend presque instantanément après la fin de la saison 3 : Juliana a réussi à voyager dans un nouveau monde mais se retrouve face à... John Smith (le costume nazi en moins). Une année va passer et l'on retrouvera nos héros dans un climat encore plus tendu. A l'est, l'empire japonais fait face au BCR, un mouvement de libération mené par des Afro-Américains qui clament leur indépendance. A l'ouest, John Smith dont la femme Helen a disparu à la fin de la saison 3 se retrouve dans une situation délicate et certains mettent en doute son engagement et les valeurs de sa famille.
Pour ses 10 derniers épisodes, The Man in the High Castle n'a pas fini de nous surprendre ! Et ça commence dès les premières minutes avec un événement inattendu (rassurez-vous, on n'en dira pas plus pour ne pas gâcher le suspense). Ces épisodes laissent la part belle à de nouveaux personnages tout en continuant d'explorer l'histoire de Juliana et de John Smith. La conclusion nous a quand même paru un peu précipitée mais ne nous a pas déçus. Une chose est sûre : The Man in the High Castle restera l'une des séries qui nous a le plus fascinés ces dernières années.