Face à la passion morbide des spectateurs pour les affaires criminelles, Netflix n'hésite pas à répondre à cette fascination en produisant de nombreux contenus assez spéciaux autour... des tueurs en série. Ces dernières années, la plateforme de streaming a donc donné vie à des docu-séries comme Parole de tueur ou Dans la tête des criminels, un film autour de Ted Bundy avec Zac Efron ou encore différentes séries avec Mindhunter, You et Dahmer.
Or, plutôt que de dépeindre une réalité sombre, dure et angoissante, il n'est pas rare que ces contenus glamourisent les criminels, leur apportant parfois une image cool, afin de motiver le public à suivre et partager ces fictions. Et sans surprise, cela donne parfois lieu à des comportements au mieux cringe, au pire irrespectueux et inquiétants de la part des spectateurs, qui vouent ensuite des cultes à ces personnes, fictives ou réelles.
Après les fans de You qui ne cachaient plus leur admiration pour Joe (tueur fictif) en saison 1, malgré ses actes terribles à l'écran, ce sont certains abonnés qui ont commencé à défendre et minimiser les crimes du véritable serial killer Jeffrey Dahmer, la faute à la mise en scène très particulière de la mini-série portée par Evan Peters qui prenait son point de vue plutôt que celui de ses victimes.
Une glamourisation récurrente qui commence à faire polémique, notamment aux USA où certaines familles de victimes ont vu des traumas ressurgir suite au succès de Dahmer, et à laquelle vient de réagir Penn Badgley, la star de l'une de ces séries. Après avoir vu Entertainment Tonight lui demander son avis au sujet de ces fans qui tombent amoureux des criminels, l'acteur a dans un premier temps assumé que ce soit le cas avec son propre show : "Avec You, vous êtes censé tomber amoureux de Joe. C'est de notre responsabilité". Le but ne serait pas de légitimer ses actions, mais plutôt d'entrainer le public dans la peau d'une potentielle cible.
En revanche, il s'est montré nettement moins ouvert avec la fiction de Ian Brennan et Ryan Murphy. "Jeffrey Dahmer ? [Cet amour à son égard] c'est de la faute des fans, mais aussi celle de Netflix, a-t-il déploré auprès du site. C'est même carrément leur responsabilité." Autrement dit, les dirigeants auraient dû imposer une limite à l'iconisation du tueur pour éviter autant de débordements.
"C'est vraiment étrange", a-t-il ensuite reconnu face à la fascination du public pour de tels criminels. Il l'a assuré mi-amusé, mi-sérieux, "Vous devriez vraiment vous intéresser à ce qu'il y a à l'intérieur de vous..."