Lizzo se passerait volontiers des grossophobes - tous ceux qui prennent un malin plaisir à commenter son poids et son physique en général - mais apparemment, l'inverse est impossible. Après avoir reçu une récente salve de remarques sexistes suite à la diffusion massive sur Twitter de vidéos dévoilant ses récentes chorés sur scène, la flûtiste la plus pop du monde a poussé un coup de gueule qui fait du bien.
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Mais qui respire aussi la colère - légitime - et la tristesse. L'espace de tweets temporairement protégés (la chanteuse a mis son compte Twitter en privé), Lizzo a écrit : "Il y en a qui disent que je 'mange beaucoup de fast-food'... J'AI LITTÉRALEMENT ARRÊTÉ D'EN MANGER IL Y A DES ANNÉES... J'en ai marre de m'expliquer tout le temps !". Un coup de gueule énervé, et juste : Lizzo fait beaucoup de sport, ce qui explique en partie son énergie débordante durant ses concerts.
"Je n'essaie pas d'ÊTRE grosse. Je n'essaie pas d'ÊTRE plus mince. J'essaie littéralement de vivre et d'être en bonne santé", décoche encore la star. Mais apparemment, le message a encore du mal à passer...
Grande voix du mouvement body positive, qui prône la diversité des corps, dénonce le culte du régime à tout prix et défend le respect des personnes grosses - largement stigmatisées, moquées et exclues de la société - Lizzo déplore encore que "l'amour l'emporte sur la haine sur les réseaux sociaux", ce qu'elle trouve "fou". Elle précise : "Il faut savoir que ne tape JAMAIS mon nom sur Twitter, ce genre de tweets apparaissent juste dans ma TL".
Selon Entertainment Weekly, la chanteuse, qui a récemment rendu un hommage badass à Tina Turner en plein concert, envisagerait carrément de quitter l'industrie de la musique. Elle balance : "Vous ne savez pas à quel point je suis sur le point d'abandonner tout le monde, de tout quitter et de profiter de mon argent et de mon homme dans une putain de ferme !". Une option qui suscite la tristesse de ses fans, comme tu l'imagines.
Je te résume la chose : misogynie, propos anti-gros, burn out artistique et militant... Une situation loin d'être aussi fun que les éclats de l'artiste sur scène. Et dont les enjeux dépassent de loin la scène musicale. Pourquoi ?
Autrice du super intéressant docu On achève bien les gros, Gabrielle Deydier l'expliquait déjà il y a deux ans : "A propos de la grossophobie on va plus parler des égéries grosses que de l'accès au logement, à la santé et aux loisirs. On ne parle pas des gros humiliés dans les parcs d'attraction devant leurs enfants. Du caractère excluant des espaces publics, des sièges dans les salles de spectacle... des discriminations à l'embauche".
"En fait, la grossophobie ne désigne pas simplement des moqueries ou des blagues vaseuses, mais aussi une violence sociale et professionnelle réelle". Une violence sociale, sur des réseaux qui le sont de moins en moins... Et ça, même une personnalité aussi adulée que Lizzo peut largement en témoigner.