Il n'est jamais simple pour l'équipe créative d'une série de mettre en scène son épisode final (celle de Dexter a par exemple réussi à louper deux fois la sienne). Encore moins quand celle-ci est le spin-off d'une autre fiction emblématique qui a, de par son propre run, imposé un certain niveau d'exigence. Pourtant, malgré la pression et les attentes du public, Peter Gould et son entourage ont réussi l'exploit de nous offrir la plus incroyable des conclusions.
Ce lundi 15 août 2022, AMC a en effet diffusé le tout dernier épisode de Better Call Saul au terme de sa saison 6 (disponible en US+24 sur Netflix en France). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce grand final - aussi attendu que redouté, s'est révélé être une magnifique lettre d'amour à ses personnages, à ses acteurs (mentions évidemment spéciales à Bob Odenkirk et Rhea Seehorn) et à cet univers si particulier.
Peu importe la poids qui pesait sur ses épaules de showrunner, Peter Gould a su maintenir jusqu'au bout son sens de la narration, ses ambitions créatives où le noir et blanc n'a jamais été aussi beau, et une sincérité à toutes épreuves. On ne spoilera rien pour ne pas gâcher la surprise de la découverte, mais cette dernière heure de Better Call Saul tire vers le haut le concept de doux-amer et se montre digne des personnages qu'elle a fait vivre pendant des années à l'écran. Impossible d'être déçu, on ne peut qu'être bluffé par tant de maîtrise et de génie, le tout ponctué par des clins d'oeil réjouissants.
Et sans surprise, la réaction du public à son sujet ne trompe pas. Il suffit de faire un tour sur Twitter pour constater à quel point le travail de Peter Gould et son équipe a su convaincre tout le monde grâce à une démarche fidèle et une mise en scène généreuse.
"Better Call Saul s'est terminé aussi parfaitement que s'est déroulé la saison 6", peut-on notamment découvrir sur le réseau social, tout comme, "Un chef d'oeuvre en succède à un autre. Dernière saison magistrale et conclusion parfaite pour Better Call Saul. Bien plus qu'un simple Spin-Off", et même, "A mon humble avis la dernière saison de Better Call Saul est ce qui s'est fait de mieux dans l'histoire de la télévision."
Désormais, qu'on le veuille ou non, se pose une question : grâce à une fin réussie qui vient boucler un travail (quasi) parfait sur six saisons, Better Call Saul est-elle une meilleure série que Breaking Bad ? La petite soeur a-t-elle dépassé la grande ? C'est un débat qui devrait enflammer les discussions pendant encore de longs mois mais qui, à la rédac, a déjà une réponse : oui.
Bien évidemment, Better Call Saul n'aurait pas pu exister sans Breaking Bad. Pour rappel, la série est un prequel de la fiction portée par Bryan Cranston (Walter White) et Aaron Paul (Jesse Pinkman) et suit la transformation de Jimmy McGill (avocat loser) en Saul Goodman (avocat véreux), le tout en mettant en scène les premiers agissements de quelques personnages cultes comme Mike (Jonathan Banks) ou Gus (Giancarlo Esposito). Malgré tout, force est de constater que Peter Gould - une fois Vince Gilligan parti durant la saison 3, a su magnifier les qualités de Breaking Bad et se débarrasser de ses défauts.
Rythme nettement plus prenant, relations humaines parfaitement explorées avec une mise en abîme vertigineuse qui apporte une dimension plus vibrante et moins superficielle aux histoires, un casting au diapason où chacun trouve sa place et nous livre une performance impressionnante à tour de rôle (là où celui de BB était presque vampirisé par le jeu incroyable de Bryan Cranston), les points forts ne manquent pas.
Better Call Saul est la preuve qu'un spin-off, quand il est fait pour les bonnes raisons et par les bonnes personnes - Peter Gould était le créateur de Saul Goodman dans Breaking Bad, peut être une réussite flamboyante.