"Le match France-Maroc arrive et je suis soulagée. Pourquoi ? Parce que depuis quelques jours et simplement pour avoir partagé mon avis sur une causerie, je subis un cyberharcèlement massif et monstrueux". Les mots sont forts sur le Twitter de l'ex footballeuse Mélissa Plaza, cible d'attaques sexistes depuis plusieurs jours pour avoir osé... donner son avis, tout simplement, sur le coaching de Hervé Renard.
Une vidéo très relayée dévoilant un discours de motivation de l'entraîneur des Bleues en plein Mondial féminin - juste avant le match opposant la France au Brésil - n'a pas vraiment plu à la sportive. Qui l'a fait savoir. Sans se douter que cela entraînerait les réactions les plus misogynes.
"Les moqueries, insultes, menaces que vous proférez à mon encontre ici, sur Insta, Linkedin, par mail, texto, ne me prouvent qu'une chose : la société Française est farouchement attachée à sa misogynie", tacle-t-elle d'ailleurs.
Beaucoup de haine pour rien ? Dans les pages du magazine So Foot, Mélissa Plaza avait simplement commenté : "Quand on regarde les commentaires sur Twitter par rapport à ce discours de motivation, tout le monde trouve ça cool de se faire hurler dessus pendant, une demi-heure, 45 minutes... Mais s'il est en capacité de faire ça devant les caméras, il faut imaginer ce qu'il est capable de faire quand la caméra n'est pas là".
Et ce n'est pas passé.
Depuis des jours, Mélissa Plaza se fait traiter de tous les noms sur les réseaux sociaux. Ce qui en dit long sur la persistance du sexisme dans un certain public. Oui oui, le même qui va crucifier Megan Rapinoe après son loupé aux tirs au but lors des huitièmes de final face à la Suède. Bien sûr, cela n'a rien à voir avec le fait que l'Américaine est une femme, féministe, lesbienne, et qu'elle ose contester l'autorité masculine. Si aux Etats-Unis le foot féminin est bien davantage considéré, cela n'empêche pas les mêmes réactions haineuses et ciblées.
Chez Rapinoe comme chez Plaza, le constat est tout aussi dur, c'est celui d'un échec. La footballeuse française s'est vue accusée par Hervé Renard de "vouloir faire le buzz". Sur Twitter, elle raconte : "Qu'est-ce ça veut dire tous ces hommes qui, par plusieurs canaux et via des comptes anonymes, se défoulent sur moi ? Se sont-ils sentis attaqués personnellement par ce que j'ai dit sur ces attitudes virilistes ? Se sont-ils sentis menacés dans leurs privilèges ? OUI. Qui aurait envie de cette vie là ? Quel humain peut supporter ça ?".
En critiquant les méthodes d'Hervé Renard, Mélissa Plaza souhaitait effectivement questionner le culte très masculin de l'autorité et de la performance, et surtout la manière dont il s'incarne dans le sport et par les discours. Encourageant les Bleues au passage - en pleine ascension vers une possible victoire ? - l'ancienne joueuse de foot l'a encore affirmé haut et fort : "Sachez que j'ai tjs eu le courage de mes idées". C'est dit.