Deux jours après avoir accepté la démission d'Elisabeth Borne, Emmanuel Macron a promu Gabriel Attal à Matignon. A seulement 34 ans, celui-ci est devenu le plus jeune Premier ministre de la Ve République.
Sous la complicité du chef de l'Etat, l'ancien ministre de l'Education nationale a secoué le monde politique. Il a débauché Rachida Dati des Républicains. Celle qui a été Garde des Sceaux sous la présidence de Nicolas Sarkozy a été choisie pour succéder à Rima Abdul-Malak au ministère de la Culture.
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Elle s'est retrouvée au coeur d'une passe d'armes à l'Assemblée nationale le mardi 13 février 2024. Hubert Brigand, député Les Républicains de Côte-d'Or, a ironisé sur le passé de la ministre qui a provoqué un énorme tollé en participant à une émission de rap. "Il y a une quinzaine d'années, elle est venue m'expliquer que pour réorganiser efficacement la justice en France, il fallait supprimer les tribunaux ruraux pour concentrer tout dans les grandes villes, pour plus d'efficacité, de justice et de rapidité...", a-t-il lâché.
"Donc en réalité de réorganisation, on a tout désorganisé... Alors je la retrouve ici au ministère de la Culture... On retrouve, d'ailleurs aussi issue du ministère de la Justice, Nicole Belloubet (nouvelle ministre de l'Education nationale, ndlr). J'espère que ce n'est pas un recyclage, jamais deux sans trois...", a poursuivi le député des Républicains, parti dont Rachida Dati a été exclue suite à son entrée dans le gouvernement. De quoi provoquer l'hilarité d'une partie de l'hémicycle.
Il a ensuite pointé du doigt le programme de la ministre de la Culture en matière de ruralité. "Je rappelle que les élus locaux, départementaux ou municipaux ont déjà fait beaucoup pour la culture en milieu rural. J'ai cru comprendre qu'elle était aussi pour la culture pour tous. Pas seulement dans les 2 ans à venir pour la culture à Paris, mais aussi pour la province. Alors j'attends de voir plus en détails quelles seront ses propositions. Nous, on aime la culture classique traditionnelle. Le rap un peu aussi, mais pas que le rap !", a expliqué le député des Républicains de Côte-d'Or.
Il a fini par demander à Rachida Dati "avec quels moyens compte-t-elle faire une bonne diffusion de la culture en milieu rural à l'égal de Paris, compte tenu de la situation financière de la France". Celle qui s'est moquée de Léa Salamé sur France Inter a été loin de goûter à la démonstration de son homologue et ne s'est pas gênée pour lui faire savoir.
"En tout cas, une chose est sûre, si vous voulez être soutenu et subventionné humoriste, je suis prête. Il y a de quoi faire, même si je ne vous trouve pas très drôle...", s'est-elle agacée avant de regretter : "Je trouve que dans l'humour, il peut y avoir aussi de l'élégance. Ce que vous n'avez pas...". Elle a ensuite défendu son bilan au ministère de la Justice, arguant qu'elle avait mis en oeuvre ce que tous les députés ont souhaité sur la réforme de la carte judiciaire. "Moi, je suis une responsable politique qui met en oeuvre ce sur quoi je m'engage", a-t-elle affirmé.