Purebreak : Tu as joué dans Mental, aussi sur France tv slash. C'est grâce à cette série que tu es arrivée dans Skam France ?
Ayumi Roux : Pas du tout parce que quand j'ai passé le casting de Skam, je ne savais pas que c'était pour la série. On savait que c'était pour une série déjà existante, mais rien de plus. C'était un peu un casting surprise.
C'était déstabilisant comme casting ?
C'était déstabilisant, mais il y avait plus d'adrénaline sachant qu'on n'avait rien à perdre. Lors du premier casting, j'ai dû faire une improvisation sur un rêve. Il n'y avait rien à préparer, et la deuxième partie était de danser sur une musique de notre choix. C'était un kiff.
Maya me ressemble sur le côté engagé
Tu ne savais pas non plus que tu passais le casting pour un personnage qui s'appelle Maya ?
Je ne savais vraiment rien. J'ai l'impression qu'ils ont un peu écrit le personnage à la suite de ce que j'ai proposé au casting.
Qu'as-tu pensé de Maya à la première lecture ?
La première chose que m'a dite David, le réalisateur, c'est que c'est un personnage lesbienne, très engagé. Il m'a expliqué son background et sa relation avec Lola. Pour le coup, je l'ai vraiment perçue comme une fille forte qui a traversé des moments durs mais qui, aujourd'hui, veut juste donner de l'amour aux autres.
Dirais-tu qu'elle te ressemble ?
Elle me ressemble sur le côté hyper engagé et bienveillant. Je lui ressemble un peu sur ces points là, mais pour le reste, c'est dur à dire.
Tu connaissais Skam avant ?
J'en avais entendu parler, j'ai des connaissances qui ont joué dans les saisons précédentes, mais je n'ai jamais regardé.
Comment as-tu réagi en découvrant le succès autour de la série ?
C'était une surprise de fou. Je suis apparue pour la première fois dans un clip de trois minutes et tout a basculé à partir de ce moment. Énormément de gens m'ont apporté que de l'amour, c'était dingue. Les fans nous poussent à continuer, c'est incroyable. Je ne prends que les bons mots et je laisse le reste de côté.
Avec Flavie Delangle, c'était comme une évidence
Tu appréhendais d'arriver en cours de route ?
Avec la Mif et Flavie, on en a parlé. On a tellement kiffé nos moments sur le tournage que c'était plus de l'excitation que de l'appréhension. Et puis, je connaissais quelques personnes de la Mif.
Il y avait une différence entre anciens et nouveaux ?
Les anciens sont un peu plus grands en âge et en expérience, mais ils nous ont vraiment accueillis comme si on était leurs nouveaux nés. On a fait des soirées ensemble, on s'est super bien entendu. On ne les remerciera jamais assez. L'accueil sur Skam est tellement chaleureux, ils sont géniaux. Il y a déjà à un esprit de famille omniprésent quand tu arrives dans Skam.
Comment s'est passée ta rencontre avec Flavie Delangle ?
Avec Flavie, on s'est vu seulement une fois avant le tournage. Tout s'est fait très vite. Quand on s'est rencontré, elle ne savait pas quel rôle j'interprétais dans la série, c'était assez marrant, et moi, je n'étais pas au courant qu'elle ne savait pas. Du coup, j'ai essayé de créer une relation bienveillante directement, mais elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Je n'ai même pas eu l'idée de lui dire, mais au bout de 10 minutes, David lui a tout expliqué et là, tout s'est délié. Et lors du premier jour de tournage, on a vraiment essayé de rattraper le temps perdu comme on n'a pas pu beaucoup se voir avant. On se parlait tout le temps, il y avait un flot de paroles constant. Avec Flavie, c'était comme une évidence. Elle a énormément d'amour à donner, elle veut bien faire, du coup, ça a bien marché entre nous dès le départ.
Je suis engagée pour la communauté LGBTQ+
Est-ce que le fait que Maya soit LGBTQ+ était important pour toi ?
Personnellement, oui. Je trouve ça hyper important. Si je peux représenter des personnages LGBTQIA+, c'est génial, surtout que je suis engagée pour cette communauté.
Est-ce que tu as peur des retours de la communauté LGBTQIA+ ?
Tant que la représentation était bien faite et pas caricaturale, non. Tu décides d'incarner un personnage LGBT, tu le fais vraiment. Tu n'as pas à chercher à imiter quelqu'un d'autre, c'est ça la différence.
Qu'as-tu envie de répondre aux gens qui jugent les personnes sur leur orientation sexuelle ?
Le fait qu'on représente cette communauté Queer dans les séries... juste le mot "représenter" veut dire rendre présent. Remettre au présent ce qui existe dans la vie réelle à l'écran, c'est une évidence. Ca existe et c'est pour ça qu'on a besoin de visibilité. C'est nécessaire à dire parce qu'il y a trop d'écart entre ce qu'on nous propose en séries et films et la réalité. Du coup, je répondrais à ces gens, "sortez dehors, allez boire un café. Faites quelque chose de votre vie. Instruisez-vous sur le monde". Et puis, on se pose tous des questions sur notre identité et sur notre sexualité. Ca arrive toujours à un moment de notre vie.
On représente beaucoup la souffrance, mais il n'y a pas que ça
La communauté LGBTQIA+ manque-t-elle encore de visibilité à l'écran ?
Éternellement, mais ça, c'est un point de vue personnel. C'est ma vision de jeune spectatrice de 19 ans, avec ce que j'ai vu et pas vu. Il y a aussi un truc à dire sur comment représenter cette communauté. Pour moi, la représentation ne s'arrête pas à juste des questions et des doutes sur son identité et sa sexualité. J'en parlais avec des amis queers et ils me disaient qu'on représentait beaucoup la souffrance alors qu'il n'y pas que ça. C'est important de se renseigner et de s'informer quand on joue un personnage loin de nous pour bien faire. La communication est importante. Par exemple, la communauté LGBTQ+ a un sens des mots et des signes importants, et ça, c'est quelque chose qu'on ne voit pas assez à l'écran.
Comment aimerais-tu que la relation entre Maya et Lola évolue ?
Personnellement, j'aimerais qu'elle évolue en bien. Je ne leur souhaite pas du malheur, mais on verra.
J'aimerais bien revenir dans les saisons 7 et 8 de Skam France
Skam France a été renouvelée pour une saison 7 et 8, il y a des chances pour qu'on t'y voie ?
Honnêtement, je n'en sais rien du tout. J'aimerais bien revenir, ce serait vraiment cool en tout cas.
Une saison centrée pour Maya, pour ou contre ?
Pourquoi pas, je pense qu'elle a des trucs à défendre, et vu son passé, il y a un chemin à explorer.
On pourrait te revoir dans la saison 2 de Mental ?
Je ne sais pas, mais j'adorerais revenir. Mental, c'est une bête de série aussi. En plus, j'habite chez Alicia Hava, l'un des rôles principaux de Mental, en ce moment. C'est ma meilleure amie.
Tu as déjà d'autres projets en cours ?
En ce moment, j'ai beaucoup d'auditions et de castings. Les productions reprennent peu à peu, mais là, j'ai une série qui doit sortir en novembre normalement sur Netflix. Elle s'appelle Zéro Chill et c'est sur un club de patinage artistique en Angleterre. En plus, je faisais du patin étant petite. Je ne sais vraiment pas ce que ça va donner parce qu'on a pu tourner que 6 épisodes en 8 mois au lieu de 10. Au milieu du tournage, le réalisateur s'est cassé la jambe, et juste avant, ils ont enlevé le troisième rôle principal. On a dû tout recommencer.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.