L'élection de Donald Trump aura au moins eu un effet indiscutable : intéresser plus que jamais les stars, et donc leurs fans, à la politique. Si George Clooney, Angelina Jolie, Kerry Washington ou encore Beyoncé et Jay Z étaient déjà très engagés dès la candidature de Barack Obama à la Maison Blanche, tous leur emboîtent le pas. Même Taylor Swift, reine de la langue de bois, a fini par s'exprimer.
Aujourd'hui, pendant que Kanye West continue d'alterner entre critiques et déclarations d'amour envers Trump et que Kim Kardashian tente tant bien que mal de collaborer avec ce dernier, Cardi B, elle, a plus que jamais choisi son camp. Anti-Trump assumée, la rappeuse a tenu à le rappeler à travers une vidéo publiée sur Instagram. Fidèle à son style (on parle d'une artiste qui chante des paroles comme "Je pourrais me détendre avec ton chéri / Je pourrais me frotter contre ton mec / Ma chatte est mouillée comme un lac / Il veut y aller à la nage, y plonger son visage / Je suis en mode consentante / Je le laisse faire ce qu'il veut / Il m'achète du Yves Saint-Laurent"), Cardi B y enchaîne les punchlines crues.
La raison de sa colère ? Le "shutdown", c'est-à-dire l' arrêt des activités gouvernementales suite au refus de Trump de signer un projet de budget fédéral qui n'inclut pas la construction du fameux mur qu'il veut ériger à la frontière mexicaine. De quoi faire péter un plomb à la rappeuse.
D'autant que le président vient d'ordonner à une partie des 800 000 employés fédéraux mis au chômage technique de reprendre le travail malgré l'impossibilité de les payer pour le moment. Anticipant l'argument des pro-Trump qui pourraient lui rappeler qu'un shutdown a également eu lieu sous Obama, Cardi B réplique : "Je ne veux même pas entendre des connards me dire 'hé, Obama a fermé le gouvernement pendant 17 jours'. Ouais, bitch, pour notre système de santé, pour que ta grand-mère puisse se faire prendre sa tension et pour qu'on puisse toutes aller chez le gynéco se faire examiner la chat*e sans avoir des putains de problèmes". Avant de conclure : "cette merde est grave, cette merde est vraiment dingue. Je crois qu'on doit faire quelque chose. On doit prendre ça au sérieux. Je ne sais pas quoi, mais on doit faire quelque chose. J'ai peur et je me sens mal pour ces fonctionnaires qui doivent aller à leur putain de boulot sans être payés. Notre pays vit un enfer en ce moment, tout ça pour un putain de mur".
Un discours clair et cash, facile à comprendre, vu et entendu déjà plus de 12 millions de fois, y compris par de très sérieux sénateurs démocrates, aussi gênés par la forme, que fans du fond. Brian Schatz, sénateur d'Hawaï au Congrès a par exemple tweeté : "j'essaye de me décider, est-ce que je vais retweeter ou non la vidéo de Cardi B ?". Idem du côté de Chuck Schumer, influent sénateur de 68 ans : "Les gars, je retiens mon souffle. Allez-vous retweeter Cardi B ou pas ?".
Finalement, aucun ne le fera, "ce ne serait pas très sénatorial" concluent-ils. Mais même sans partage, la simple évocation de cette vidéo prouve son poids et son influence dans le débat politique américain.
Après Kanye West, Arnold Schwarzenegger ou encore Cynthia Nixon de Sex and the City, Cardi B sera-t-elle la prochaine star à envisager un avenir en politique ? Quoi qu'il en soit, quand on sait comment Cardi B a réglé son conflit avec Nicki Minaj, Donald Trump ferait peut-être mieux de s'activer pour trouver une solution. Ou de ne pas croiser la rappeuse prochainement.