Ce dimanche 26 juin 2022 était un jour très spécial. Pour la première fois depuis 7 ans, TF1 y a diffusé la toute première interview filmée de Diam's dans l'émission Sept à Huit afin de faire la promo de son documentaire Salam, attendu le 1er juillet au cinéma, qui retrace sa vie depuis près de 20 ans. Un véritable événement qui a permis à l'ancienne rappeuse préférée des Français de se confier sur des sujets forts comme son succès de l'époque, sa dépression, sa vie de jeune maman, mais également la place de la religion dans sa nouvelle vie et surtout, du voile.
Après s'être convertie à l'Islam en 2008 alors qu'elle sortait d'une terrible dépression et d'une tentative de suicide, "être un croyant, c'est prendre conscience de la valeur de cette vie", c'est le 8 octobre 2009 que sa vie a basculé quand Paris Match a publié sans son autorisation des photos d'elle, voilée, à la sortie d'une mosquée à Gennevilliers (France). Une évolution qui était pour elle la suite logique de son parcours à l'époque, "Je sais que c'est une étape que j'aimerais bien franchir, parce que c'était ça. Je savais qu'il fallait que je fasse la prière, que je jeûne. (...) Pour moi, c'était une étape qui allait surement arriver dans ce cheminement spirituel que j'étais en train de mener", mais dont elle a rapidement perdu le contrôle, la faute aux réactions des gens à ce sujet.
Une situation incompréhensible pour celle qui a désormais repris son prénom de Mélanie, "Très vite, finalement, on en a fait l'axe central de ma vie. Alors que l'axe central, c'était d'avoir la foi", mais surtout, difficile à vivre. Elle le rappelle, à travers ces photos et ces commentaires, certains se sont permis de réécrire l'histoire en parlant à sa place, "Il faut pas l'oublier, on m'a imposé d'en parler. Puisqu'on m'a imposé de me montrer comme ça devant tout le monde à le faire. Et à ce moment-là de ma vie, j'étais pas prête à le faire."
Là où ce choix de se voiler a toujours été "personnel", l'artiste a souffert de voir la France entière lui prêter des intentions qui n'étaient pas les siennes, "On m'a accusée de m'afficher comme ça, de prôner cela... Que les choses soient claire, je n'ai rien prôné, je n'ai rien affiché. C'est vous qui avez pris cette photo et qui l'avez placardée partout. Moi, je suis juste allée tranquillement me recueillir dans un lieu de culte."
Pire encore, les inventions dans les médias ou réseaux sociaux entourant cette révélation l'ont fortement blessée à l'époque, comme ce supposé endoctrinement par son précédent mari. "C'est des mensonges. Quand je me convertis à l'île Maurice, je suis une femme célibataire qui se convertit seule sur une plage", contextualise Diam's, visiblement fatiguée par ces rumeurs.
Elle l'explique d'ailleurs dans son documentaire, alors même que l'Islam lui a permis de retrouver une paix intérieure, ces réactions incessantes n'ont pas été sans conséquences sur elle, "Je me sens coupable. Mais de quoi finalement ? Coupable d'avoir choisi la vie plutôt que la mort ? Coupable d'être vivante, c'est ça ? Et si j'avais pris un flingue ? Si j'avais vidé la seringue ? Serais-je devenue un héros ?"
Heureusement pour Diam's/Mélanie, elle a toujours pu compter sur le soutien de ses proches. Là où, 13 ans après les premières photos volées, son port du voile cristallise encore des tensions et critiques sur les réseaux sociaux, la meilleure amie de Vitaa s'avoue soulagée d'être particulièrement bien entourée, "Je remercie Dieu de m'avoir mis dans une famille comme la mienne. Parce que je n'ai jamais pu imaginer que ce serait un tel sujet de débat, de conflits entre les gens. Chez moi, ma mère n'a jamais eu de problème avec ça. Mon père n'a jamais eu de problème avec ça. C'est un non-sujet chez nous !"
Comme le précise parfaitement Diam's, malgré tout ce qu'il peut s'écrire sur elle, la vérité est simple : "Je ne suis pas qu'un voile. Je suis une femme".