Dans une longue enquête publiée par TechCrunch ce mardi 29 janvier 2019, le site révèle que Facebook aurait espionné des gens grâce à leurs smartphones. Le réseau social aurait en effet lancé un "test" baptisé Facebook Research, depuis 2016, qui propose "20 dollars par mois" (sous la forme de bons d'achats) à des internautes âgés entre 13 et 35 ans. Le but ? Que l'entreprise américaine "puisse décrypter et analyser leur activité sur leur smartphone" et leurs "habitudes".
La société fondée par Mark Zuckerberg aurait posté des publicités sur Instagram et sur Snapchat, les réseaux sociaux préférés des jeunes, pour convaincre un maximum de personnes de participer. Sans jamais citer Facebook, ces annonces auraient invité les internautes "à une étude rémunérée sur les réseaux sociaux", à télécharger via des plateformes comme Applause, BetaBound et uTest.
Avec cette prospection envers les utilisateurs, Facebook aurait ainsi eu accès aux messages privés, aux photos et vidéos, à la géolocalisation, aux recherches en ligne, aux applications utilisées... Bref, à tout votre smartphone et donc par conséquent à votre vie privée.
Cependant, cette étude avait précisé aux internautes ayant accepté de la suivre qu'il y avait des conditions à connaître. "En utilisant ce logiciel, vous donnez la permission à notre client (Facebook selon TechCrunch) de recueillir des données qui l'aideront à comprendre comment vous naviguez sur Internet et comment vous utilisez les fonctions des applications que vous avez installé" était-il écrit, "Dans certains cas, notre client collectera ces informations même lorsque l'application utilise le chiffrage ou à partir de sessions de navigation privées".
Le média a tenu à souligner que "bien que des modes d'emploi et des avertissements clairs étaient donnés aux utilisateurs, le programme n'a jamais souligné ni mentionné l'étendue totale des données que Facebook pouvait collecter".
Des reproches auxquels Facebook a répondu dans le cadre de l'enquête de TechCrunch. Un porte-parole a expliqué au site : "Comme beaucoup d'autres entreprises, nous proposons aux gens de prendre part à des recherches qui nous aident à identifier ce que nous pourrions faire mieux".
Et non, ce ne serait pas une question d'espionner les coutumes des gens sur leurs smartphones parce qu'ils étaient d'accord : "Il ne s'agit pas non plus d'espionnage puisque les gens étaient volontaires, ont donné leur permission et étaient rémunérés. Par ailleurs, moins de 5 % des participants étaient des adolescents. Tous avaient l'accord de leurs parents".
Sauf que cette affaire fait tout de même penser à Onavo Protect, une application qui avait été rachetée en 2013 par Facebook et qui avait collecté des données d'utilisateurs... alors qu'elle était sensée les protéger.