A une époque où le superficiel et le vide télévisuel sont adulés par une grande partie du public, Fastlife tombe à point nommé. A travers Franklin, un personnage aussi fou que décalé qui ne vit que pour briller, peu importe l'art et la manière, Thomas Ngijol livre ainsi une critique aussi cynique que drôle sur cette nouvelle société.
En se glissant dans la peau d'un athlète au passé glorieux, retombé dans un triste anonymat pour son plus grand malheur, l'acteur nous permet de découvrir l'envers du décor de cet univers aussi fascinant qu'impitoyable. Et si le thème n'est pas aussi exploré que pouvait le faire Michael Youn avec Fatal, il nous permet cependant d'accéder à une autre approche intéressante. Car si le personnage de Youn tentait de réaliser son mea-culpa à mesure que le film avançait, celui de Thomas Ngijol préfère s'enfoncer dans la bêtise afin de rester sur le devant de la scène à tout prix (il trompe sa copine par peur de s'engager, il tente de se lancer dans le rap, il essaie de s'incruster à un maximum de soirées, il tente d'enrayer sa concurrence de la pire des façons...)
Résultat ? Plus le temps passe et plus Franklin nous fait de la peine... pour notre plus grand bonheur. Car si la critique de cette société peut paraître sérieuse, Ngijol n'en oublie pas pour autant que Fastlife est une comédie et nous le prouve à tout moment. N'hésitant jamais à se tourner en ridicule, le comédien nous offre dès lors un festival de scènes délirantes et surprenantes. Que ce soit en se faisant remettre en place par Kaaris, en tournant une pub avec des poulets, en apprenant sa future paternité ou encore en tournant le clip de rap le plus mauvais de tous les temps, il est difficile de ne pas se tordre de rire devant chacune de ces situations.
Et bien que l'histoire ne soit pas la plus originale ou imprévisible du cinéma et que le casting ne soit pas super varié (Franklin est dans toutes les scènes), Fastlife nous offre tout de même 1h30 de plaisir irrésistible et de répliques cultes. Drôle, décalée et fascinante, cette comédie signée Thomas Ngijol est à ne surtout pas manquer cet été au ciné.