Jérôme Cahuzac devrait se sentir moins seul. Il n'est désormais plus le seul à subir les conséquences de ses mensonges. Comme l'ex-ministre du Budget qui a fini par avouer qu'il détenait bien un compte en Suisse après des mois et des mois de démentis, Gilles Bernheim est enfin passé aux aveux. Il a reconnu qu'il avait bien plagié d'autres auteurs dans ses différents ouvrages.
Gilles Bernheim, le Grand Rabbin de France, a annoncé ce jeudi sa "mise en congé" immédiate, comme le rapporte Le Figaro. Le conseil exceptionnel, qui s'est tenu aujourd'hui à Paris, l'a contraint à démissionner. En attendant une nouvelle élection, l'intérim sera assuré par le rabbin de Paris, Michel Guggenheim, et par le directeur de l'école rabbinique, le rabbin Olivier Kaufmann.
A l'origine de sa mise au placard ? Plusieurs plagiats, qu'il préfère qualifier d'"emprunts", dans ses ouvrages Quarante méditations juives (2011), Le souci des autres au fondement de la loi juive (2002) et dans son essai contre le mariage pour tous, Mariage homosexuel, homoparentalité, et adoption: ce que l'on oublie souvent de dire. Il avait jusqu'ici toujours démenti avoir pompé des pans entiers de ses livres sur d'autres auteurs. Ses divers mensonges l'auront poussé à donner sa démission bien qu'elle soit pour lui synonyme de "désertion".
Apparemment plus à un petit mensonge près, il a également reconnu qu'il n'avait jamais passé son agrégation de philosophie, contrairement à ce qu'on peut lire sur plusieurs biographies et notamment le Who's Who. Mais il n'a pas menti, il n'a juste rien dit. Ou plutôt il a "laissé dire" ce mensonge à la suite d'un "événement tragique" dans sa vie. Peut-être verra-t-on bientôt sur Twitter un hashtag #ToiAussiMensCommeBernheim...