Jérôme Cahuzac est enfin sorti de son silence. Dix jours après ses aveux sur son compte en Suisse publiés sur son blog, l'ex-ministre du Budget a accepté d'accorder une interview à la Dépêche du Midi. Il y évoque sa vie après le scandale et son possible retour à l'Assemblée nationale.
Les aveux de Jérôme Cahuzac, après des mois de mensonges éhontés à jurer "yeux dans les yeux" ne pas détenir de compte en Suisse, auront remué le gouvernement, sommé de bien vouloir démissionner par Marine Le Pen. La nouvelle vie de l'ex-ministre ne semble pas moins agitée. Dans un entretien publié ce jeudi 11 avril dans La Dépêche du Midi, il explique se sentir traqué par les photographes et être obligé de "déménager tous les deux jours pour fuir la pression". Il s'étonne même de "la capacité de géolocalisation que certains déploient pour (le) suivre".
S'il a été exclu du PS à l'unanimité, Cahuzac garde toujours son siège de député, qu'il pourra récupérer fin avril s'il le souhaite. Mais "c'est trop tôt" pour l'ex-ministre : "Je n'ai pas encore pris ma décision" avoue-t-il. Jean-Claude Gouget, son suppléant à l'hémicycle, témoigne qu'"il a l'impression d'être un peu seul à payer". Il n'est pas pour un retour de l'ex-ministre. "Je lui ai bien fait entendre que je considérais que c'était une erreur" confie-t-il. Il n'est pas seul. François Hollande "meurti et blessé" par ses mensonges, ne souhaite pas qu'il réintègre les bancs de l'Assemblée. "Comment revenir au Parlement, là où un mensonge a été prononcé" avait-il lancé. C'est la question que tout le monde se pose.