Nouvelle victoire pour Mediapart. Déjà "boosté" par la démission du ministre le 19 mars dernier, le journal en ligne va pouvoir se vanter de son enquête sur l'affaire Cahuzac : l'ancien ministre de François Hollande vient de passer aux aveux.
Internet a la cote auprès des hommes politiques. Alors que Nicolas Sarkozy a réagi à sa mise en examen dans l'affaire Bettencourt sur son compte Facebook, Jérôme Cahuzac, lui, a décidé de s'expliquer son blog, depuis inaccessible. Ce mardi 2 avril, l'ex membre du gouvernement a ainsi posté un message, recopié par le Lab d'Europe 1, dans lequel il confie avoir rencontré les juges d'instruction en charge de l'enquête sur ses comptes supposés en Suisse et à Singapour, pour confirmer l'existence d'un "compte bancaire dont [il est] le bénéficiaire depuis une vingtaine d'années". Un compte sur lequel il avait déposé environ 600 000 euros, et dont il a déjà demandé le rapatriement.
"A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé", a par ailleurs indiqué Jérôme Cahuzac qui a aussi exprimé ses "plus profonds regrets" aux Français. Et d'ajouter : "J'ai été pris dans une spirale du mensonge et m'y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords".
Suite à cette rencontre avec les juges d'instruction, Jérôme Cahuzac a été mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale", a indiqué son avocat à l'AFP. Un nouveau coup dur pour François Hollande, au plus bas dans les sondages, déjà pris à partie par l'opposition. "Est-ce que François Hollande et Jean-Marc Ayrault étaient au courant ?", a demandé le député UMP Daniel Fasquelle au micro de BFMTV. Preuve que cette affaire Cahuzac risque de faire encore beaucoup de bruit.