Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a récemment reçu un drôle de courrier. Rédigée par Maurice M. Taylor Jr, le PDG de Titan (groupe américain un temps évoqué pour reprendre l'usine Goodyear d'Amiens Nord), cette lettre hallucinante datée du 8 février expliquait pourquoi Titan avait abandonné les négociations. Au programme : des propos pour le moins violents sur le travail en France.
Arnaud Montebourg VS Titan international
Il n'y pas que Zahia qui tente de sauver l'industrie française. Dans un tout autre style, Arnaud Montebourg cherche lui aussi à garder en vie les usines. Mais faute de repreneur, la direction de Goodyear a confirmé, la semaine dernière, la fermeture prochaine de son site Amiens-Nord. Une très mauvaise nouvelle pour les quelque 1 173 employés de l'usine de pneus, dûe à l'échec définitif des négociations avec la société américaine Titan. Et aujoud'hui, on en sait plus sur les raisons qui ont poussé Titan à jeter l'éponge.
Ces Français qui "ne travaillent que trois heures"
Dans une lettre adressée à Arnaud Montebourg le 8 février dernier et dévoilée par Les Echos, le PDG de Titan ne mâche pas ses mots et ose carrément s'engouffrer dans tous les clichés sur le travail en France. Au début plutôt poli dans son courrier, Maurice M. Taylor Jr explique avoir visité "cette usine plusieurs fois" et avoir constaté le manque d'investissement des ouviers français. "Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures", écrit-il ainsi à l'ex d'Audrey Pulvar. Et d'ajouter : "Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures". En gros, mister Taylor a une image de branleurs.
Les syndicats aussi en prennent pour leur grade
Mais le PDG de Titan ne s'arrête pas là. Il s'en prend également au "syndicat fou" qui "a le gouvernement français" et lâche carrément à Montebourg : "Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ?" Et de conclure à l'attention du ministre : "Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers". C'est ça, la classe américaine ?