En 2021, Tōru Fujisawa s'annonçait prêt à mettre fin à l'une des meilleures franchises dans le monde du manga. Après nous avoir conté la jeunesse débridée d'Onizuka dans Young GTO (1990-1996) et Bad Company (1997), puis ses débuts en tant que prof de collège dans GTO (1997-2002) et sa fuite déjantée dans Shonan 14 Days (2009-2011), l'artiste profite aujourd'hui de Paradise Lost (2014 - en cours) pour mettre en scène de nouvelles aventures improbables du blond peroxydé le plus drôle du Japon qui, à en croire ses propos, seront les dernières du héros.
Pour l'heure, le mangaka n'a toujours pas dévoilé de date à laquelle il pensait conclure ce manga et donc cet univers si emblématique, mais on ne serait pas surpris de voir Onizuka faire ses adieux plus rapidement que prévu. La raison ? Il y a quelques jours, Tōru Fujisawa n'a pas hésité à pousser un coup de gueule à l'encontre de Kōdansha, son éditeur japonais.
En cause ? Afin de célébrer les 65 ans de Kansai TV, filiale de Fuji TV, les dirigeants de la chaîne ont tout simplement décidé de produire un épisode / téléfilm spécial de GTO en live-action, qui fera suite à l'emblématique série live de 1998. Et pour l'occasion, l'acteur Takashi Sorimachi reprendra son rôle d'Onizuka qui, surprise, sera donc proche de la cinquantaine.
Un concept aussi inattendu qu'intrigant (on a logiquement hâte de voir à quoi ressemblera un Onizuka aussi âgé), qui fait en revanche grincer les dents de Tōru Fujisawa. Bien évidemment, le papa de GTO est heureux d'assister à un tel retour (il a notamment partagé la nouvelle sur ses réseaux sociaux), mais il reste principalement dégoûté de voir un tel projet être priorisé par Kōdansha vis-à-vis de son propre travail.
"Je suis heureux de voir que GTO va revenir après une si longue absence, mais "GTO Paradise Lost" se retrouve actuellement en pause après avoir été mis à l'écart du Young Magazine de Kodansha en plein milieu de sa sérialisation", a-t-il déploré sur Twitter, pointant du doigt le fait que les dernières pages de son manga ont été publiées en février 2023 avec le chapitre 178,5.
Une éternité qui a logiquement le don de l'agacer, alors que son histoire est loin d'être terminée. "Une nouvelle fois, un drama se retrouve privilégié par rapport à un manga. Qu'est-ce que fait cette entreprise ?" a soufflé Fujisawa, particulièrement énervé, avant de carrément la menacer de partir, "Je me demande si un autre éditeur ne pourrait pas en récupérer les droits..."
A ce jour, on ne sait pas s'il est réellement prêt à mettre sa menace à exécution (serait-ce même vraiment possible ?), ni comment la Kōdansha a réagi en découvrant de tels propos (va-t-elle annuler le titre par vengeance ou se montrer compréhensive en lui faisant une place ?), mais on ne peut pas dire que le silence actuel soit très rassurant pour la licence...
En France, l'excellent manga GTO Paradise Lost est publié par Pika Edition.