Ce dimanche 8 mars 2020 est une journée importante puisqu'il s'agit de la journée internationale des droits des femmes. Chaque année depuis 1917, de nombreuses personnes se mobilisent à l'occasion de ce que certains pays nomment "la journée de la femme" et s'engagent non seulement pour rendre hommage à la gent féminine, mais aussi pour lutter contre les discriminations et les violences faites aux femmes. Pourtant, malgré toutes ces années de combat, la situation reste encore inquiétante en 2020.
Selon une étude publiée ce jeudi 5 mars par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 90 % de la population mondiale (hommes et femmes confondus) ont des préjugés envers les femmes. Ainsi, la moitié des hommes et des femmes dans le monde estiment que les hommes sont de meilleurs dirigeants politiques, plus de 40% estiment qu'ils sont de meilleurs dirigeants d'entreprises et qu'ils devraient être prioritaires lorsque les emplois sont rares. Les pays où les préjugés sont les plus présents sont le Pakistan (99,81%), le Qatar (99,73%) ou encore le Nigeria (99,73%). En France, il reste encore de gros efforts à faire puisqu'au moins une personne sur deux (56%) a au moins un de ces préjugés sexistes.
De quoi inquiéter, dans un monde où des mouvements comme #Metoo émergent : "Nous savons tous que nous vivons dans un monde dominé par les hommes, mais avec ce rapport, nous sommes en mesure de chiffrer ces préjugés. Et ces chiffres, je les trouve choquants. (...) Si vous prenez la moyenne globale des informations dont nous disposons, nous montrons qu'en moyenne, nous reculons - que les préjugés, au lieu de diminuer, réapparaissent.", a confié Pedro Conceição, directeur du Bureau du rapport sur le développement humain du PNUD au Guardian.
Pire encore : 28% des gens dans le monde pensent qu'il est normal qu'un homme batte sa femme. Inégalité des sexes, différences de pouvoir et de salaire... le constat fait par l'étude est affligeant. A tel point que le Programme des Nations Unies pour le développement appelle les gouvernements "à utiliser une nouvelle approche politique pour faire évoluer ces opinions et ces pratiques discriminatoires".