PureBreak : Tu es sur les chaînes Demain nous appartient, Martin sexe faible, Parlons peu... Penses-tu que c'est grâce à Youtube que tu as été repérée pour Demain nous appartient ?
Juliette : Je pense qu'il y a de ça. Mais j'ai passé un casting traditionnel, en tant que comédienne parce que la directrice de casting m'avait déjà eu en casting quelques années auparavant pour un long métrage. Je pense que tout s'est recoupé.
Tu penses que c'est important d'avoir quelqu'un qui vient du web dans une série TV ?
A partir du moment où on est comédien, on n'est pas comédien du web, de télé ou du cinéma. Moi je me sens comédienne, je viens du théâtre. Après j'ai fait Bref à la télé, je suis passée au cinéma et ensuite j'ai découvert le moyen d'expression qu'est Youtube qui est absolument génial. Je pense que c'est bien d'exercer son métier sur tous les supports. Pour les chaînes, je pense que c'est important parce qu'on a un public très jeune (en dessous de 30 ans) donc je pense que, pour eux, c'est chouette, d'avoir, grâce à nous, accès à cette communauté là. Ça incite des jeunes qui me suivent à regarder la série, et réciproquement.
C'est ton 1er rôle principal dans une série TV, comment s'est passée ton intégration ?
Je me suis fait bizuter... Non, je plaisante ! (rires) Déjà, concernant Sète, je ne me souvenais pas d'une aussi jolie ville. Entre nous, y'a une super ambiance. Y'a un vrai respect des parcours de chacun. Personne ne donne de conseils à personne dans le sens où personne se sent supérieur. Après, on peut s'aider à répéter le soir. Comme j'avais beaucoup de scènes avec Charlotte Valendray et Solène Hubert, on se voyait la veille pour répéter ensemble parce que ça va vite. On a souvent 3-4 prises et parfois 8 séquences par jour. Donc il faut être bon. Si on n'est pas bon, ça se voit tout de suite.
De quel acteur te sens-tu la plus proche ?
Y'en a plein ! Honnêtement, j'ai vraiment connecté avec Ingrid Chauvin. Je trouve que c'est une femme exceptionnelle et une partenaire à l'écoute, dans la proposition, dans l'improvisation, dans la bienveillance. Mais tous, Charlotte Valendret, Solène Herbert, avec qui il y a une vraie histoire d'amitié. Joffrey Platel, Maud Becker, je les connaissais avant et c'était chouette de les retrouver sur le plateau.
N'est-ce pas trop difficile de jouer la soeur de Victoire alors que tu es fille unique ?
Non c'est génial ! Jouer ce que l'on ne peut pas avoir dans la vie, c'est pour ça que je fais ce métier. Jouer ma vie ne serait pas très intéressant. Je pense que ça nous a rapprochées et on s'est dit qu'on serait là l'une pour l'autre comme deux soeurs seraient là l'une pour l'autre. Après, on verra avec le temps mais je me crois sincère quand je pense qu'elle est devenue un peu ma soeur.
Comment as-tu réagi quand tu as découvert le personnage de Sandrine Lazzari ?
J'ai trouvé le personnage très chouette. Très loin de moi, au départ, parce qu'elle avait un côté psychorigide, mère de 2 ados alors que j'ai un petit garçon de 4 ans, beaucoup plus âgée que moi (on a pratiquement 10 ans d'écart). Mais, petit à petit, je l'ai ramenée à mes valeurs de l'amitié, de l'humour (sauf pour les scènes dramatiques). J'essaie d'être un peu libre dans mon jeu et de le rapprocher de moi pour que ce soit vraiment crédible et j'ai l'impression que ça l'est. CPE, c'est loin de moi, qui adore faire la cuisine, c'est loin de moi, on n'a pas la même orientation sexuelle. Avec Charlotte, on joue l'amour donc ça pourrait être Charlotte ou un homme, peu importe. Dans les autres séries, je ne tombe pas amoureuse de mon partenaire. La situation est la même. Finalement, je l'adore Sandrine. Je trouve que c'est un des personnages les plus intéressants à jouer parce qu'elle est connectée à tout le monde. Elle est très écoutée et très appréciée.
En parlant du couple de Sandrine avec Laurence justement, que penses-tu de la représentation du couple gay à la télé aujourd'hui ?
C'était important qu'ils fassent un couple comme ça, je trouve. En plus de ça, ce n'est pas un sujet, ils ne l'ont pas présenté comme "couple gay" mais comme un couple qui a les mêmes problèmes. Y'a pas de soucis, on n'a même pas traité le sujet de l'homophobie. En fait, ça paraît naturel.
Sandrine s'occupe beaucoup des autres. Peut-elle craquer ?
Je pense qu'à un moment donné, elle va péter un câble et va dire 'je m'en fous de vos problèmes, je veux vivre ma vie !'. Ça serait drôle d'ailleurs qu'elle ait un moment où elle fuit ses responsabilités et part en boîte, qu'elle ait une phase égoïste parce que c'est vrai qu'elle est très altruiste. Elle s'occupe beaucoup des autres. Ce serait drôle qu'elle oublie sa femme, ses enfants, se lance dans une passion et soit complètement prise par ça.
Comme Joffrey Platel, as-tu déjà pensé à quitter la série ?
Il avait prévu depuis le départ de rester 6 mois dans la série pour se consacrer à ses projets à côté. Après, l'ambiance est tellement bonne à Sète qu'on s'est tous dit ça et ça se prolonge. C'est tellement chouette ce qu'on vit... Même moi j'étais dans un dilemme avec Martin, sexe faible qui arrive, Parlons peu mais parlons qui continue, le Latte Chaud qui reprend et ma chaîne perso. C'est une telle chance ce qui nous arrive que je me dit 'tant que les téléspectateurs regardent, j'ai envie de rester'.
Tu vas rester jusqu'au bout ?
Ça devait être une saga d'été, ça a été prolongé. Tant que je m'amuse et tant qu'il arrive des choses cool à mon personnage, je ne vois pas pourquoi je partirai, ça serait un peu bête.
Propos recueillis par Marion Poulle. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com