Difficile de parler de Kaamelott sans mentionner Perceval et Karadoc. Ou plutôt, Franck Pitiot et Jean-Christophe Hembert, leurs interprètes respectifs qui incarnent à la perfection les deux bras cassés les plus emblématiques de la série d'Alexandre Astier. Pourtant, si tous les deux font partie des chouchous du public, il est surprenant de constater qu'ils n'ont, sauf à de rares exceptions (David et Madame Hansen, Astérix : Le Domaine des dieux...), jamais surfé sur ce succès pour s'amuser dans d'autres séries ou films.
Faut-il y voir le signe d'un boycott de la part d'une partie du milieu à leur encontre ? L'image trop marquée de Perceval et Karadoc leur a-t-elle fait perdre des rôles ? Non et non. A l'occasion d'un portrait réalisé par Télérama, Jean-Christophe Hembert a simplement confessé que le métier d'acteur, ce n'était pas pour lui.
Le théâtre dans le coeur, c'est en tant que metteur en scène pour des pièces qu'il s'épanouit le plus depuis les débuts de sa carrière. Il l'a d'ailleurs révélé, à l'époque de la série Kaamelott (et maintenant son adaptation au cinéma), il a toujours vu Karadoc comme "[sa] récréation". "Mon pote m'avait écrit un rôle, j'enfilais mon costume, je disais mon texte, je repartais, a-t-il ensuite précisé. Ce que j'ai fait de plus remarquable sur cette série, personne ne le voit".
Oui, ce que retient principalement Jean-Christophe Hembert de son expérience sur Kaamelott, ce sont donc les coulisses de sa création où il s'est rapidement retrouvé avec la casquette de directeur artistique, chargé de son bon fonctionnement, "[La série était produite] à un rythme industriel mais sans renoncer à un artisanat théâtral. C'est-à-dire qu'on se prenait la courge sur chaque détail. Rien n'était systématique. On fabriquait un truc à notre façon." Une expérience dont il ne garde que de bons souvenirs, tant il est fier d'avoir réussi à bouleverser les codes de l'époque, "On nous disait "c'est de la télé, il faudra faire comme si, comme ça" ; ben non, on faisait comme on voulait".
Une révélation inattendue, mais partagée par son compère Franck Pitiot. Auprès de Télérama, l'interprète de Perceval a lui-même confessé avoir toujours considéré ce rôle comme "un complément" à sa carrière d'ingénieur du son. "On continue de faire notre métier, moi dans mon studio, J.-C. au théâtre", s'est-il ainsi satisfait.
Deux acteurs qui ne sont pas acteurs ? Oui, ça nous rappelle deux chevaliers qui n'ont pas réellement les codes de cette fonction. Et à l'instar de Perceval et Karadoc, le duo n'a jamais été attiré par la lumière. Si tous les deux savourent aujourd'hui le succès de Kaamelott, série pour laquelle ils ont toujours tout donné que ce soit devant ou derrière la caméra, ils restent hermétiques à la fascination dont ils peuvent faire l'objet.
"La série est culte, mais ça ne change pas grand-chose pour nous, a dans un premier temps rappelé Franck Pitiot. Je n'ai pas envie d'être une star. Les plateaux télé ne m'intéressent pas. Plus je reste dans l'ombre, mieux c'est". Des propos appuyés par l'interprète de Karadoc, qui n'a pas caché être le premier à fuir le côté obscur de la notoriété, "Franck et moi, nous n'avons pas des vies de gens célèbres. On n'habite pas à Paris, on ne va pas dans les soirées et les machins du milieu. Que les gens me trouvent sympathique, c'est chouette, mais je n'ai pas envie de ce pouvoir que la célébrité est censée offrir".
La bonne nouvelle, c'est que le duo n'aime peut-être pas se retrouver sous les projecteurs, mais il devrait tout de même squatter nos écrans de cinéma encore quelques années. En cas de succès de Kaamelott - Premier Volet, c'est un deuxième film qui devrait rapidement voir le jour.